Notre coq sonna l’aube, son travail accompli, il reçut sa petite récompense en mie de pain. Il s’empressa de picorer et sonna une seconde fois l’aube. Brave coq. Etant donné que nous avons veillé la nuit entière, nous sommes prêts, tous les hommes sont à leur poste.
Nous relevons les ancres, les voiles sont montées, le Sergent LEONARD vient de sonner la cloche sur le pont. Nous quittons les côtes de cette île sombre avec regret de n’avoir rien vue d’elle. L’Irlande gardera son mystère. Notre coq nous offre un chapelet de cocorico, si je me sens un peu endormi, lui par contre est en pleine forme, nous l’avons surnommé le petit SHAUN.
Nous sommes en pleine mer en direction de l’île de MAN. Je prie SAINT DAVID pour qu’il nous accompagne jusqu’au bout. Quand midi sonnera nous aurons les pieds sur l’île. Je repense à tout ce chemin parcouru en si peu de temps. J’aimerai bien avoir des nouvelles du pays d’AUXOIS. Quand je ne dors pas, je pense trop et ces pensées me rendent faible. Je vais prier notre SEIGNEUR en regardant l’horizon. Comme le dit mon Frère CHRETIEN je suis trop sentimental. Je sais, ma nature est ainsi et je ne crois pas pouvoir en changer.
Je vais prier à haute voix pour que mon ange gardien garde mes yeux ouverts afin de voir le château de PEEL avant le Sergent LEONARD.
Sergent LEONARD
« Terre en vue ! »
Bien, je vais continuer mes prières en silence auprès de mes chevaux.
Etre assis à la proue de bateau me donne envie de dormir.
Une heure plus tard en débarquent au pied de la forteresse de PEEL, l’atmosphère n’était guère joyeuse. Le petit port vide de toutes embarcations n’offre rien de bien au regard qui s’y pose. Notre approche de l’île a dû être aperçu de loin car avant même de poser pieds à terre, une délégation de 3 moines nous accueillait avec réserve et sérénité. En me rapprochant d’eux je fus frappé par leur extrême maigreur.
PH DE BEAUNE
« Frères moines de SAINT PATRICK nous vous saluons, nous venons de FRANCE. Je suis PHILIBERT DE BEAUNE Chevalier du TEMPLE, voici le Frère ARCHAMBAULT DE VEZELAY Chevalier du TEMPLE commandant de cette expédition, voici le Frère PIERRE DE COLLONGES Chevalier du TEMPLE trésorier au service du TEMPLE, voici le Frère SALAZARD Chevalier du TEMPLE notre médecin. Je vous remets nos lettres de bienvenue signées de GUILLAUME DE TOURVILLE commandeur du fort de BRIGHTON. »
A BELL
« Je suis le Frère ARNAUD BELL, voici le Frère CALAAN et le Frère JOHN PATRICK. Je dirige le fort de PEEL avec une toute petite communauté, nous sommes 38 moines aux services de notre SEIGNEUR. Que puis je faire pour vous mes Frères? »
PH DE BEAUNE
« Frère ARNAUD BELL, nous vous demandons asile. »
A BELL
« Le fort de PEEL est devenu un lieu d’accueil des pauvres et des malades depuis que le pouvoir central de notre île s’est installé plus au sud au château de RUSHEN à CASTELTOWN. Nous sommes ici maître chez nous, soyez les bienvenus mes Frères. »
A DE VEZELAY
« Comment se fait il qu’il y est si peu de monde ? »
A BELL
« SAINT PATRICK abrite et nourrit aussi des lépreux, ils vivent dans de petites maisons derrière les remparts. Avez-vous vocation de soigner mes Frères car nous avons besoin de beaucoup d’aide. »
PH DE BEAUNE
« Nous sommes les serviteurs du CHRIST Frère ARNAUD et nous avons aussi vocation de bâtir pour apporter confort et sécurité. »
A BELL
« Ici notre communauté vit simplement, notre vie est faite de partage.
Qui priez vous mes Frères ?»
A DE VEZELAY
« Le CHRIST de JERUSALEM ! »
A BELL
« La maison de notre SEIGNEUR n’est pas seulement en Terre Sainte, la maison du SEIGNEUR est en chacun de nous, c’est notre bonheur d’apporter aux autres le réconfort qu’ils ne trouvent pas ailleurs. Etes vous prêts pour cela mes Frères ?»
A DE VEZELAY
« Bien sur ! »
A BELL
« Pour le logement, nous avons appris à vivre à l’étroit et nous nous contentons de peu. »
A DE VEZELAY
« Nous apporterons notre aide à la construction d’un nouveau logis. »
A BELL
« Je vais sonner le rassemblement des moines pour les présentations si vous le voulez bien. Il me semble important que les Frères qui vivent ici voient de prêt avec qui ils devront partager leur pain. Vous êtes combien à vivre sur vos bateaux ? »
PH DE BEAUNE
« 119 Frère ARNAUD, nous sommes partis à 120 mais le Frère SALOMON est mort en route, nous l’avons mis en terre à SAINT IVES. »
A BELL
« Paix à son âme. 119 ça fait beaucoup de monde en un seul jour ! »
PH DE BEAUNE
« Rassurez vous nous ne sommes pas malade. »
A BELL
Vous êtes les bienvenus mes Frères il y a tant de chose à faire ici. »
A DE VEZELAY
« Oui, mais nous verrons plus tard, pour l’instant Frère ARNAUD nous devons débarquer nos chevaux ainsi que les 120 moutons et les 40 porcs que nous avons avec nous. Il nous faut également un espace pour lâcher les 200 volailles qui vivent à l’étroit dans leurs caisses. »
A BELL
« Je vais vous montrer la cour, suivez moi ! »
(À mi voix) Mon DIEU qu’ai-je fait pour mériter votre colère ? »
A DE VEZELAY
« Allons, pressons mon Frère, nous prierons plus tard. »
A BELL
« Vous allez transformer la cour en ferme ? »
A DE VEZELAY
« Le temps de s’organiser, ensuite les moutons iront en pâture. »
A BELL
« Et les porcs ? »
PH DE BEAUNE
« Nous bâtirons un enclos dès demain. »
A BELL
« Et toutes ces poules ? »
PH DE BEAUNE
« Les moines ne mangent pas d’œufs ? »
A BELL
« Si bien sûr. »
PH DE BEAUNE
« Alors c’est parfait et en plus vos malades apprécierons. »
A BELL
« J’aurais préféré une vache pour le lait à la place de tous ces porcs ! »
PH DE BEAUNE
« Je prierai ce soir mon Frère pour que le SEIGNEUR entende vos paroles. »
Le frère ARNAUD visiblement fatigué de tout ce va et vient prie congé et se retira dans sa chambre. Son teint blafard de moribond est un signe de grande faiblesse et cela ne trompe pas.
PH DE BEAUNE
« J’ai l’impression que l’on ne mange pas beaucoup derrière ces murs ? »
P DE COLLONGES
« Ces moines n’ont rien à manger où si peu que je peux dire rien du tout. Ils doivent recevoir des donations et vivre seulement avec cela. »
La cour s’organisa de son mieux pour cette fin d’après midi. Il y a assez d’herbe pour calmer nos moutons pour les jours à venir. Les porcs regroupés dans un enclos de fortune pour la nuit eurent droit à la visite de toute la communauté.
FRERE CALAAN
« Que font ces hommes sur les remparts ? »
PH DE BEAUNE
« Ce sont des archers mon Frère, ils sont là pour notre protection. Ils ont pris possession des remparts pour assurer la sécurité de la forteresse de jour comme de nuit. »
FRERE CALAAN
« Je ne comprends pas Frère PHILIBERT, vous-même avez bien vu lors de votre visite que nous ne possédons rien, pourquoi ces hommes ? Pourquoi toutes ces armes ? »
PH DE BEAUNE
« Ces hommes Frère CALAAN sont des soldats ce ne sont pas des moines, leur devoir est de défendre les lieux où nous nous trouvons. Ils sont payés par le TEMPLE pour assurer la protection du TEMPLE. »
FRERE CALAAN
« Ces soldats sont des mercenaires au service de notre SEIGNEUR ? »
PH DE BEAUNE
« Je lis dans vos yeux une grande peur Frère CALAAN. Vous n’avez pas à avoir peur. Vous n’avez rien à craindre de nous, nous n’apportons pas la guerre avec nous. Un jour vous remercierez le SEIGNEUR d’avoir placer l’île de MAN sur notre route et ce jour là vous vivrez une grande joie. Je dois vous laisser Frère CALAAN il me faut rejoindre mon bateau afin de prendre possession de mes chevaux. »
Ces moines souffrent de la faim cela ne fait aucun doute. Comment peut on se priver à ce point pour donner aux autres. Le Frère ARNAUD BELL est du genre brave homme comme ses compagnons. Je crois que le Frère BELL comme le Frère CALAAN ont peur de nous. Non pas des moines que nous sommes mais de notre façon de vivre. A bien regarder partout, autour de nous, le château de PEEL fait peine à voir. Une cour vide de toute vie, des moines plus fébriles les uns que les autres, des malades dans tous les coins, bien que rares, plus des lépreux de l’autre côté des remparts et nous qui débarquons avec notre fraîcheur et notre force accompagnés de vivres de bonnes qualités et en quantité suffisantes pour assurer notre quotidien sur les semaines à venir. Le défilé des marchandises, des bateaux aux réserves des cuisines, dura plusieurs heures. Quand les moines comptèrent les 400 livres de miel j’au cru un instant que leurs esprits s’étaient envolées pour aller se perdre en pleine mer.
L’un deux alla vite chercher une cuillère et sans attendre, comme une ivresse collective, ils se passèrent la cuillère à tour de rôle pour goûter à ce réconfort. Nous sommes restés surpris de ce geste car inhabituel de la part de moines toujours respectueux de toutes choses.
P DE COLLONGES
« C’est du miel de SAINT DAVID »
A l’évocation même du non du SAINT plusieurs moines tombèrent à genoux et en larmes.
Notre Frère ARCHAMBAULT qui n’est pas connu pour être un sensible fit quelques pas en arrière du groupe pour cacher sa gène.
FRERE CALAAN
« Pardonnez nous mes Frères pour ce que nous avons fait sous vos yeux. »
En prenant les mains du Frère CALAAN pour l’aider à se relever je fus choqué de son état. Ces mains sont froides, blanches et décharnées comme ces grands malades qui se relèvent de la fièvre après plusieurs semaines de lit.
PH DE BEAUNE
« Allons nous asseoir Frère CALAAN et dites moi ce qui se passe ici ! »
FRERE CALAAN
« Il ne se passe plus rien ici, nous survivons c’est tout. Le feu de SAINT ANTOINE est venu d’Irlande. »
Le Frère CALAAN porta ses mains à son visage pour dissimuler une émotion trop vive. Ses yeux cachaient un sentiment que je comprenais trop bien et ce sentiment là ne devait pas être vu. J’ai attendu sagement à ses côtés pour lui témoigner mon soutien dans l’attente de ses paroles.
FRERE CALAAN
« La peste du seigle a décimée nos récoltes, 1 enfant sur 2 est mort, 1 village sur 2 s’est éteint. Le gouverneur de l’île a ordonné de brûler la récolte de grains de l’année dernière pour mettre fin à l’épidémie. »
PH DE BEAUNE
« Combattre le mal par le mal. »
FRERE CALAAN
« Oui Frère PHILIBERT, c’était la seule solution. Nous avons épuisé toutes nos réserves, il n’y a plus rien sur l’île. Personne ne passe plus par ici depuis des mois. Vous êtes les premiers depuis la mi-d’avril. »
PH DE BEAUNE
« Dans 6 jours je serai en ECOSSE, je vous ferai parvenir ce qu’il faut. Je vais demander au Frère DE COLLONGES d’écrire une lettre pour que ce malheur soit effacé. »
PH DE BEAUNE
« Que l’on conduise le Frère CALAAN à son lit pour qu’il se repose avant l’heure du repas. »
Un grand moment de silence s’installa. Je fis un petit signe à PIERRE DE COLLONGES pour qu’il me retrouve dans la cour en compagnie d’ARCHAMBAULT.
PH DE BEAUNE
« Mes Frères pour le travail qui nous attend ce soir, je crois qu’il est important qu’il reste secret aux yeux des moines de SAINT PATRICK. Seul le Frère ARNAUD doit être mis au courant de ce qui va suivre. Si vous voulez bien me suivre je vous propose de lui rendre une
visite sans plus attendre. »
P DE COLLONGES
« Il dort peut être d’un bon sommeil ! »
PH DE BEAUNE
« Oui, mais c’est important alors allons y mes Frères. »
Après avoir tambouriné plusieurs fois à la porte de frère ARNAUD, celui fini par nous ouvrir et nous recevoir dans sa chambre. Une petite pièce modeste avec une seule chaise mais ni moi, ni PIERRE, ni ARCHAMBAULT n’osèrent si asseoir. Le Frère ARNAUD retourna sur son lit tout en s’excusant de l’inconfort de son meublé et nous sommes tout naturellement restés debout au pied du lit. Le brave homme nous dévisagea à tour de rôle d’un œil soucieux et interrogateur.
PH DE BEAUNE
« Pour cette nuit mes Frères et moi-même dormiront dans la cathédrale SAINT PATRICK.
Et très certainement pour les jours qui suivront. Lorsque le repas sera fini vous direz aux moines de la communauté de prendre un bon repos dans leurs dortoirs. Un bon repas apportera un bon sommeil. Nous avons un autre travail qui nous attend cette nuit et ce travail est de grande importance. Nous souhaitons votre présence parmi nous Frère ARNAUD. »
A BELL
« Mes Frères le soleil se lèvera demain, nous avons tout notre temps, vous aussi vous devez dormir. »
PH DE BEAUNE
« Oui Frère ARNAUD je le sais et je vous comprends, mais pour nous cette nuit change notre vie à tout jamais, soyez des nôtres. »
A BELL
« Si la chose est si importante pour vous mes Frères alors je serai présent à votre rendez vous. »
P DE COLLONGES
« Rejoignons les autres et allons manger. Nous écouterons le Frère ANTELLUS en prière. »
A BELL
« Je peux vous faire une confidence Frère PHILIBERT ! »
PH DE BEAUNE
« Bien sûr mon Frère. »
A BELL
« Je vous demande pardon pour l’accueil sans enthousiasme de cet après midi, mais quand je vous ai vu Frère PHILIBERT vous avez éveillé en moi une grande peur. Je ne sais pas si vous êtes un brave homme, votre regard est si froid que je n’arrive pas à comprendre l’homme que vous êtes. Je n’arrive pas à lire en vous. J’ai l’impression que votre cœur est inaccessible, mais si notre SEIGNEUR a placé sa confiance en vous alors je placerai la mienne aussi. »
PH DE BEAUNE
« Je n’ai pas votre bonté d’âme mon Frère, je suis un moine soldat au service du CHRIST et je suis Chevalier du TEMPLE. La main qui porte cette épée est la justice du SEIGNEUR. »
A BELL
« Le SEIGNEUR est votre maître, le SEIGNEUR est mon maître, mais il ne nous parle pas de la même façon. Je ne comprends pas pourquoi le SEIGNEUR a partagé son troupeau en deux. »
PH DE BEAUNE
« Pour que des hommes comme vous puissent partager leur bonté et offrir aux autres charité et hospitalité. »
A 18H00 la cloche du couvert sonna avec vigueur. J’ai reconnu dans cette manière de faire la main de mon sergent. Crétin de CAILLOU, ces pauvres moines crèvent de faim et lui sonne comme pour un baptême. Le réfectoire d’une cinquantaine de places servira un second office un peu plus tard. Pour l’heure il est important que chaque assiette soit honorée comme il se doit. Les consignes ont été respectées à la lettre même les deux panières de victuailles destinées aux lépreux ont été garnies selon les dires du Frère CALAAN. Tout est prêt, le repas peut commencer.
FRERE SALAZARD
« Frère ARNAUD BELL et vous, Moines de SAINT PATRICK, nous vous remercions de nous accueillir au sein de votre communauté. Les Frères Sergents qui ont préparé ce premier repas pour sceller nos deux communautés ont pris en compte les grandes difficultés que vous avez traversé depuis plusieurs mois. Afin de ne pas apporter de complications digestives, ce soir vous mangerez qu’une demi tranche de pain, 1 œuf et 1 bol de soupe de pois. A la fin de votre repas, les Frères vous servirons un verre de vin chaud sucré avec cela vous aurez un bon sommeil et vous reprendrez très vite des forces. »
Les Sergents assurèrent le service et le Frère ANTELLUS récita les prières dans un silence de mort. Les moines mangèrent lentement en émiettant leur pain pour faire durer le plaisir de manger. L’œuf fut coupé en 4 afin de le manger sans s’étouffer. Les bols de soupe sonnèrent vide pour le soulagement de tous. Quand les Frères Sergents apportèrent les marmites fumantes contenant le vin chaud parfumé c’est la Frère SALAZARD lui-même qui fit le service recommandant à tous de boire lentement cette médecine.
FRERE SALAZARD
« Maintenant mes Frères je vous souhaite une bonne nuit de repos. Le même repas vous sera servit demain et les jours qui suivront.»
A BELL
« Au nom de tous mes Frères je vous remercie Frères TEMPLIERS. Nous suivrons les bons conseils du Frère SALAZARD. Je demande à mes Frères de SAINT PATRICK de regagner leurs lits et d’y prendre repos jusqu’au lever du soleil. »
Ils se levèrent à la fois heureux et fragiles, les plus forts soutenant les plus faibles. Ce soir ils avaient le ventre plein quand ils auront reprit bonne mine je crois que la vie sera très agréable dans cette forteresse de PELL.
A DE VEZELAY
« Mes Frères la nuit est à nous. Nous pouvons procéder au transfère des coffres. Que les équipes se mettent en place sans attendre. Que l’on place des flambeaux de la cathédrale jusqu’au port sur une seule rangée et un tout les 20 mètres. La logistique est placée sous le contrôle du Frère de COLLONGES et du Frère PASCALUS. Je serai à la cathédrale en compagnie du Frère PHILIBERT. Mes Frères au travail.»
En attendant l’arrivée du Frère ARNAUD BELL, ARCHAMBAULT se lança dans l’inspection de la cathédrale.
A DE VEZELAY
« Tu fais quoi ? »
PH DE BEAUNE
« Rien j’attends l’arrivée du Frère ARNAUD. »
A DE VEZELAY
« Visite en attendant. »
PH DE BEAUNE
« Si tu cherches l’entrée de la crypte, tu perds ton temps ARCHAMBAULT. Cette bastide n’a pas de soubassement, il n’y a pas de crypte ici. »
A DE VEZELAY
« S’il n’y a pas de crypte, il y a forcément quelque chose qui s’en rapproche ! »
PH DE BEAUNE
« Dans le genre pièce secrète ? »
A DE VEZELAY
« Voilà pourquoi je te demande de chercher. »
PH DE BEAUNE
« S’il y a une pièce secrète le Frère BELL nous le dira, attend un peu. »
PIERRE le vosgien
« CHEVALIER, le Frère BELL arrive. »
PH DE BEAUNE
« Tu vois il suffit d’être patient. »
A BELL
« Bonsoir mes Frères. »
PH DE BEAUNE
« Merci Frère ARNAUD d’être venu malgré votre fatigue. »
A BELL
« Vous allez dormir ici ? »
A DE VEZELAY
« Oui, mais pour l’instant je cherche l’entrée de la crypte ? »
A BELL
« La cathédrale SAINT PATRICK est construite sur un rocher, il n’y a pas de crypte Frère ARCHAMBAULT. »
A DE VEZELAY
« Rien qui s’en rapproche ? »
A BELL
« Ce que nous avons ici n’est pas une construction souterraine, c’est une réplique de la construction de la citerne encastrée entre le mur de la cathédrale et le mur du rempart, on y accède par l’escalier dissimuler derrière ce grand meuble où sont entreposés notre livres et registres. »
A DE VEZELAY
« A part vous qui connaît cet emplacement ? »
A BELL
« Ce meuble n’a pas bougé d’un centimètre depuis 30 ans, mais tous les Frères en connaissent l’existence. C’est un lieu de tragédie. La première épouse du Roi RAGNALD IV et son amant ont été emmurés vivant à l’intérieur jusqu’à ce que la mort les en délivre. Cette terrible histoire remonte à plus de100 ans. »
PH DE BEAUNE
« Sont ils toujours là ? »
A BELL
« Non, nous avons retiré leurs dépouilles il y 30 ans, depuis ce jour maudit plus personne n’a franchit cet escalier. Mais si cette pièce doit faire votre bonheur alors j’en suis ravi. »
PIERRE le vosgien
« CHEVALIER ils arrivent ! »
C’est harnaché de cordes qu’un premier groupe de Frères fit son entrée dans la cathédrale pour déposer sur le dallage de l’allée centrale les premiers coffres.
A BELL
« Que transportez vous mes Frères ? »
PH DE BEAUNE
« En quittant PARIS, notre Grand Maître JACQUES DE MOLAY nous a demandé de mettre en lieu sûr le trésor du temple. La première partie se trouve ici et nous avons choisi la forteresse de PEEL pour notre première étape. »
Une succession de coffres pris place le long de l’allée centrale. Ce dépôt inhabituel fit grande impression sur le Frère ARNAUD, mais il était important qu’il voit le pourquoi de notre visite.
Le Frère ARNAUD nous questionna sur les motivations du TEMPLE qui ont poussé à cette fuite en avant. Lui dire que nous avions le choix entre une guerre contre le Roi ou être plus rusé que lui ne se présenta même pas. Le TEMPLE ne pouvait pas entrer en guerre sur le sol de France. Cette guerre aurait été violente, inutile et désastreuse pour les deux camps. Sortir le trésor nous paraissait plus judicieux, avec une pointe d’audace, aux regards de tous. Les actes furent signés et nous étions prêts à faire mouvement en acceptant le sacrifice de nos vies.
ARCHAMBAULT rappela quelques hommes solidement bâtis pour déplacer le grand meuble. Bien que libéré du contenu de ses étagères celui-ci resta en place majestueux, massif comme un roc. ARCHAMBAULT appela 4 hommes supplémentaires pour pousser et maintenir la structure et là bien sûr le grand meuble de chêne libéra le passage secret, nous donnant accès à notre salle. En tendant une torche à ARCHAMBAULT je lui fis comprendre que cet honneur lui revenait de droit, que personnellement je n’avais pas pousser le meuble et que c’était à lui de gravir les 7 marches qui mène à la citerne. Le Frère ARCHAMBAULT n’est pas du genre homme à se poser mille questions, sitôt la torche en main, il monta marche après marche vers ce lieu de calvaire où l’amour fut prisonnier de la mort. Je pense à cette femme et à cet homme se tenant par la main et regardant jour après jour la mort venir à petits pas. Les gens qui s’aiment ne meurent jamais vraiment, il reste toujours quelque chose d’eux qui survit en lieux et mémoires. Je ne suis pas très curieux de ce genre de situation mais comme mon Sergent me tend une torche afin de me rendre compte par moi-même de l’état de cette pièce et de ce qui si trouve, je lis dans son regard que c’est à mon tour de monter les marches.
L’horizon étant très limité, je dirai à première vue que cette citerne ressemble à toutes les citernes sans signe particulier. Pas très large, toute en longueur mais saine, parfaite pour ce que nous allons y faire.
Le Frère ARNAUD nous rejoignit dans l’étroite pièce pour voir si nous étions satisfait de cette construction.
A DE VEZELAT
« Tout va bien, commençons à apporter les coffres. »
A BELL
« Mes Frères je vous laisse à votre travail, nous nous reverrons demain, je vous souhaite une bonne nuit. »
PH DE BEAUNE
« Bonne nuit à vous Frère ARNAUD, à demain. »
Comme ce meuble ne sera pas d’un accès facile pour nous et pour tous contrôles, les Frères menuisiers commencèrent, sans attendre, une petite transformation dans le fond du meuble en créant une sorte de passage discret sans être obligé de déplacer cette masse de chêne. Une fois remis en place avec livres et registres, aucunes traces ne sera visible. De toute façon SAINT PATRICK nous servira à la fois de dortoir et de salle d’armes.
L’aube arriva bien vite et nos coqs donnèrent de la voix. Les coffres sont tous en sécurité, le grand meuble à repris sa place pour le bien de tous. Les 2 jours à venir nous resterons au fort de PEEL afin de faire meilleure connaissance avec nos Frères Moines.
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