Bientôt la fin de mes courtes vacances. Et donc, retour en douceur sur Cinétribulations.
Aragorn, qui décidement est très curieux ( ;-) ) me fait parvenir une petite question au sujet de son post sur les DVD :
"Les cinémas francais, et les distributions, ne peuvent-il pas, sortir les films en salles plutot ? Car beaucoup de film sont deja sorti en DVD import lors de leur sortie en salles ... Cela fait perdre de l'argent a tout le monde...".
Ma réponse :
Les films peuvent bénéficier successivement de plusieurs fenêtres de diffusions: Ces fenêtres sont organisées comme suit pour le marché français...==>
- Sortie en salle de cinéma
- Vente sous forme de DVD ou de cassettes vidéos
- Location sous forme de DVD ou de cassettes vidéos
- Diffusion en paiement à la séance (pay per view)
- Ddiffusion sur une chaîne de télévision payante
- Diffusion sur une chaîne hertzienne gratuite
==> Les diffuseurs calculent l'ordre de parution sur chacun de ces circuits de façon à optimiser la rentabilité du film.
Pour les films étrangers diffusés en France, les diffuseurs (en particulier les Distributeurs) ne peuvent faire autrement que d'étaler les sorties par rapport à leurs espérances d'entrées (du blockbuster à la sortie technique), à leurs craintes concurentielles et à leur capacité de financement publicitaire.
Quoi qu'il en soit, pour empêcher le consommateur impatient d'acheter à l'étranger un film pas encore sorti en salles de cinéma ou en vidéo dans son pays d'origine, l'industrie du DVD a découpé la planète en 6 zones (une carte des différentes zones est disponible sur www.le-homecinema.com/faq-zone-dvd.php).
Un DVD d'une zone ne pouvant théoriquement pas être lu dans une autre zone, le problème soulevé par Aragorn dans son post ici ne tient pas;
En effet, le but est d'empêcher les consommateurs de commander un film aux Etats-Unis/Canada quelques mois avant sa sortie en france. Si je poursuis mon raisonnement, le "dézonnage" d'un lecteur de DVD est interdit et peut être assimilé à du piratage (tiens, je suis pas loin d'être un pirate, pas glop, pas glop !!).
Donc, ce qui fait perdre de l'argent a tout le monde, c'est pas les industriels, mais bien les consommateurs !! ==> quoi que, ;-).
Cependant, le piratage est un mal qui peut apparaître bien pire :
En effet, on commence à s'inquiéter à cause du Peer-to-Peer. Jusque là retardé par rapport à la musique par la lenteur des connexions Internet, le téléchargement des films connaît une croissance importante à mesure notamment que les connexions à haut-débit se généralisent.
Comme pour la musique avec le téléchargement payant, la solution pourrait venir d'une refonte totale du marché.
Le Centre National de la Cinématographie (CNC) publiait récemment un rapport alarmant sur le téléchargement de films sur Internet, révélant selon ses chiffres que 19% des internautes auraient déjà téléchargé des films sur Internet. Et le rapport de mettre en sous-titres : "Près de 3 millions de pirates en France". Selon le CNC, le pirate moyen téléchargerait 11 films par mois, ce qui fait au total 32 millions de films mensuellement téléchargés.
Loin de ces chiffres hallucinants, les propos de Michel Gomez, délégué général de l'ARP (AuteursRéalisateursProducteurs), semblent au contraire apaiser le jeu (in "Journal du Net", 22/07/2004):
"Honnêtement, je doute beaucoup de la fiabilité de ces chiffres. Quand je les lis, j'ai l'impression d'entendre les "spécialistes" qui arrivent à chiffrer l'économie souterraine mais, par définition, c'est impossible. Ces chiffres sont irréalistes, personnellement je suis incapable de faire la moindre estimation. Par contre, je remarque que le chiffre d'affaires de l'industrie n'en souffre pas vraiment. La fréquentation en salle continue d'augmenter, les audiences télévision sont bonnes, et la vente de DVD augmente moins vite, certes, mais cela est principalement dû à la maturation du marché. Le cinéma se porte bien."
Qui croire ? Que croire ? "Le piratage peut donc devenir rapidement dévastateur pour notre industrie, c'est pourquoi il faut réagir maintenant", précise le délégué général de l'ARP, "d'autant que les accès hauts débits sont en pleine explosion".
Selon MyNameIsFedo, un commentateur du site ratiatum (qui parle du Peer-to-Peer (P2P) au delà du téléchargement - c'est eux qui le disent) :
s'ils veulent contrer le piratage, il faut prendre les mesures suivantes:
> permettre le visionnage simultané des films au ciné et en vidéo (ça n'empêchera jamais les gens d'aller dans les salles!)
> proposer des prix de location en ligne attractifs (2 ou 3 euros max) pour une qualité correcte (voire un abonnement de 10 ou 15 euros pour de l'illimité)
> demander éventuellement une petite taxe sur les abonnements internet pour financer les films... (2 ou 3 euros max par mois)
> sortir les films de manière simultanée dans toutes les salles du monde! (quand je voie que le film "hellboy" est déjà dispo en qualité DVD et en version française dans l'underground depuis 2/3 mois alors que sa sortie française en salle n'est prévue qu'en août prochain... j'ai du mal à comprendre la stratégie des majors...)
A croire qu'ils se sont tous donnés le mot !! En tout cas, la recherche de solution est ouverte.
Tant que les salles de cinéma ne sont pas touchées...
Niala01
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