La différence est fondamentale. Et ça joue en faveur des salles de cinéma françaises, à défaut de jouer en faveur du cinéma français...
Plus il fait chaud et plus les américains se ruent dans les cinémas en été. Moins le temps est favorable au farniente, et plus les spectateurs français vont dans les salles.
Alors que la fréquentation des salles françaises marquait le pas depuis le début de l'année, avec certainement en exergue la météo "estivale" du premier semestre (n'annonçait-on pas l'année 2007 comme pouvant devenir la plus chaude de tous les temps ?), l'été mitigé qui se poursuit depuis quelques semaines semble être à l'origine du meilleur début de second semestre depuis des lustres.
Effectivement, alors que 2007 présentait à fin juin un retard de 8,37 millions d'entrées par rapport à 2006 (retard essentiellement dû à un mois d'avril catastrophique qui présentait un déficit net de 8,67 millions de tickets vendus suivi d'un mois de mai lui aussi négatif de 2,11 millions d'entrées malgré les troisièmes épisodes de Spiderman et Pirates des Caraïbes), juillet 2007 a presque suffit à combler ce retard grace aux 16,05 millions de spectateurs qui se sont déplacés dans les salles obscures (contre "seulement" 10,17 millions de 2006) !
La contrepartie à ces chiffres est la diminution très marquée de la part de marché des films français dans un marché lui-même très porté sur les films américains. Je devrais d'ailleurs plutôt dire les suites américaines.
Jugez-en : depuis le 1er mai, se sont succédés pas moins de 7 films US en tête du box-office français dont 5 étaient des suites (seuls Ratatouille étant véritablement original. Même Les Simpson-le film peut ne pas être considéré comme un "original").
Sur les sept premiers mois de 2007, la part de marché des films français a ainsi reculé de 5,5 points, à 39% contre 44,5% pour la période correspondante de 2006. A l'inverse, celle des films américains a progressé, atteignant 47,9% contre 45,1% un an plus tôt.
Et tout n'est pas rose dans les salles de cinéma. Car si aout devrait présenter à son tour des stats positives, il n'en reste pas moins vrai qu'avec encore presque 3 millions d'entrées de retard d'une année sur l'autre à fin juillet, avec 1 million de tickets en moins en année glissante (de aout à aout), la programmation d'ici la fin de l'année sera essentiellement américaine et pourrait porter la part des films français dans les salles de cinéma en-dessous des 35% pour l'ensemble de l'année (revenant ainsi au niveau de 2003 où le cinéma français n'avait réalisé que 34,9% des entrées, heureusement loin des 28,5% réalisés en 2000). Si c'est le cas, le cumul total annuel des tickets vendus pourrait être sensiblement équivalent à celui de 2006 (188,45 M d'entrées) mais le cinéma français réaliserait moins d'entrées que l'année dernière (plus de 80 M d'entrées). Le cinéma français boira-t'il la tasse en 2007 ? Aie !!!