Le polar dit "classique" fait les beaux jours de la télévision par le biais d'une écriture scénaristique qui sied à merveille au prime time : formatage minuté donnant aux séries télévisées françaises ce coté "polarisé", "fliqué".
Pour réaccéder à la salle de cinéma, le genre a donc dû se renouveler.
Le retour de Melville ?
Pourquoi pas, car je crois me rappeler que les Américains viennent de diffuser pour la première fois en salle l'un des chefs d'oeuvre de Melville et de le nommer "film de l'année 2006" (?) par le biais d'une guilde de journalistes.
Pourquoi pas aussi, lorsque l'on pense à la récente adaptation de Guillaume Canet, son Ne le dis à personne ayant été très bien accueilli par le public. Et je ne doute pas que la relecture par Corneau (Spécialiste du polar - Police Python 357, Le choix des armes, Série Noire, Le cousin - qui a été assistant de Giovanni) du Deuxième souffle de José Giovanni, déja réalisé en 1966 par Jean-Pierre Melville (c'est pas un hasard) soit tout aussi bien accueilli. Ou encore les films dont les scénarios tournent autour de Mesrine : L'instinct de mort et L'Ennemi public n°1 de Jean-François Richet (tiens, encore un qui est né en 1966).
Et je me demande finalement si Olivier Marchal n'est pas à lui seul à l'origine de ce renouveau !
Et je me demande finalement si des projets qui dormaient depuis des lustres ou des projets nouveaux ne sont pas arrivés grace à l'élan engendré par le personnage.
C'est peut-être la bonne question. L'ancien policier, scénariste, comédien, réalisateur se complait dans ce noir qui lui va si bien depuis 1988 et sa 1ère apparition dans un polar : Ne réveillez pas un flic qui dort de José Pinheiro avec ...Alain Delon (qui doit tenir un rôle dans un film "Chinese Connection" de Johnny To ou John Woo, non titré pour l'instant mais qui serait un remake d'un film de ...Jean-Pierre Melville : Le cercle rouge !!!)
L'acteur, vu récemment dans le film de Canet et dans Truands de Schoendoerffer sera également très prochainement dans Scorpion et reprenant sa casquette de réalisateur, trois ans après le succès de 36 Quai des Orfèvres, il retrouvera Daniel Auteuil pour un polar très noir s'intitulant "MR-73" en référence au célèbre revolver.
Alors oui, personne ne le reconnaitra (il doit s'agir du domaine de l'inconscient!). Mais je pense que le Marchal, c'est grace à lui qu'on a du polar moderne au ciné.
Et c'est tant mieux, parce que j'adhère.