Si la projection numérique dans les salles devient un sujet de conversation normal et habituel chez les exploitants de salles et leurs salariés, c'est autant pour soulever les interrogations inhérentes au manque de visibilité de ce que seront les conditions techniques de projection dans une dizaine d'années (2K ou 4K, téléchargement ou disque dur, streaming,...) que pour se questionner sur le gain de productivité et la "remodélisation" inhérente des plannings (combien d'opérateurs en moins à terme, ...).
Mais pas seulement !!!
En effet, au-delà de la salle de cinéma, d'autres questions, qui font moins peur mais qui sont toutes aussi économiquement importantes, apparaissent. En premier lieu desquelles celle concernant la remise en cause du cycle d'exploitation d'un film sur ses différents suports : En particulier, le positionnement de la VoD (Vidéo On Demand) par abonnement dans la chronologie des médias, tel que lancée par Canal+, TF1, France Télécom et certains FAI :
- Même fenêtre que la télévision payante et le PayPerView : disponibilité des films entre 9 mois (moins 1 M entrées) et 12 mois (gros succès) après la sortie en salle.
- Même fenêtre que la location vidéo : disponibilité des films à partir de 6 mois
- Même fenêtre que la sortie salle : disponibilité des films en même temps dans les salles et en téléchargement payant (ils sont dingues, mais j'ai les noms...).
Pour l'instant, les films des catalogues proposés évitent d'alimenter le débat (pas encore d'exclusivités ou de films très -TROP- récents proposés au téléchargement). Les choses risquent cependant d'évoluer rapidement. Si l'industrie du cinéma estime que neuf mois après la sortie du film est un délai acceptable pour la VOD, et si c'est ce qui s'applique actuellement aux films proposés, les diférents prestataires espérent signer avec les producteurs un meilleur accord dans les mois qui viennent. Et là...
...Les salles de cinéma ont intérêt à trouver rapidement un moyen pour contrer cette nouvelle offensive de proposition de films "immatériels". Sinon, la consommation "pop corn" des films (la consommation d'un film est ici assimilée à la consommation d'un gobelet de pop-corn) ne se cantonnera plus aux possesseurs de Cartes d'abonnement, mais risque de s'accentuer en direction de tous les spectateurs, y compris chez eux ! (je ne suis pas complêtement en adéquation avec ce que j'écris, mais j'espère que c'est un moyen comme un autre de lancer le débat sur les commentaires)