Ca s'est passé vendredi 22 avril 2005 (hier) au palais de l'Elysée : Jacques Chirac, qui a déjeuné avec des professionnels du cinéma, leur a exprimé la détermination de la France à lutter contre le piratage afin de préserver les droits des créateurs.
"On a parlé beaucoup du piratage", a déclaré à la presse Jérôme Seydoux, président de Pathé, à sa sortie de l'Elysée. "Peut-être qu'il faudrait qu'au niveau français et européen le problème soit pris en main", a-t-il dit. "Le piratage a toujours existé, dans tous les métiers du monde", il est "vieux comme le monde", a ajouté Jérôme Seydoux. Mais "ce qui est essentiel, c'est qu'il ne dépasse pas certains bornes" car sinon "les artistes ne pourraient plus vivre", a-t-il fait valoir.
Dans l'entourage de M. Chirac, on soulignait que le président "connaît bien ce sujet, qu'il aborde régulièrement dans les instances européennes et internationales pour défendre les mécanismes de soutien au cinéma". Au cours du déjeuner, qui s'est déroulé dans "une ambiance très amicale", il a "exprimé sa détermination à ce que la France soit très présente au niveau européen pour préserver nos créateurs et les droits de nos créateurs", a-t-on ajouté. "Si on n'y prend pas garde, c'est la culture elle-même qui est menacée", a-t-on poursuivi de même source.
Les comédiens Nicole Garcia et Vincent Lindon, les scénaristes Jean-Loup Dabadie et Danièle Thompson, les géants de la production et de la distribution cinématographique comme Guy Verrechia (UGC), Nicolas Seydoux (Gaumont), Jérôme Seydoux (Pathé), mais aussi Pierre Jolivet (ARP, société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs), Margaret Menegoz (Unifrance), Olivier Delbosc (Fidélité productions), Fabienne Vonnier (Pyramides productions, société distributrice notamment des "Invasions barbares" de Denys Arcand) et Bertrand de Labbey (président de l'agence artistique Artmédia) participaient à ce déjeuner.
Avec le développement d'internet, le piratage audiovisuel, comme d'ailleurs discographique, a explosé, causant un manque à gagner considérable pour les créateurs et l'industrie du cinéma. Il y a un an, Jacques Chirac avait reçu à l'Elysée les équipes des films représentant la France au festival de Cannes 2003. Signe de l'inquiétude des professionnels, le 57e Festival de Cannes (12-25 mai) proposera à la veille de son ouverture, le 11 mai, un "colloque antipiraterie" afin notamment d'alerter public et professionnels sur le danger que présente pour l'industrie du cinéma le téléchargement illégal sur internet.