Article publié dans le PAM, édition spéciale pour ses 50 ans, sur la région mulhousienne.
L’air de rien, le petit monde du Cinéma à Mulhouse est en pleine effervescence depuis de longues années déjà.
Au fil des décennies, les cinémas du centre-ville de la capitale haut-rhinoise ont tous disparus, comme cela fut le cas dans nombre de villes françaises de la même importance. Seuls les deux Gaumont (Rio et Palace) ont longtemps parvenu à surnager, offrant ainsi au public mulhousien une programmation à peu près digne de ce nom.
Et puis, les multiplexes sont arrivés en France. On se souvient de la polémique ayant accompagné le feu vert de la municipalité accordé au groupe belge Kinépolis qui s’est installé à la sortie d’autoroute Mulhouse-Centre en raflant ainsi la mise, les Cinémas Gaumont ayant prévenu de leur intention de quitter la scène. Ce qui fut chose faite il y a 6 ans (JE PRECISE, LE GAUMONT RIO A FERME SES PORTES LE 31 DÉCEMBRE 1999, ET LE GAUMONT PALACE LE 20 JANVIER 2002), au grand dam des amateurs de cinéma du centre-ville qui voyaient encore quelques avantages à fréquenter une extrémité de l’Avenue de Colmar pourtant peu reluisante.
Depuis, Kinépolis fait son travail qui consiste à assurer une programmation rentable commercialement sans s’intéresser spécialement à l’art et essai, respectant ainsi une parole donnée à la municipalité mulhousienne lors de son installation. (…)
Un scénario-catastrophe ?
5 ans après l'arrivée du mastodonte belge ayant entraîné la disparition des Gaumont, Michel Samuel-Weiss reconnaît que « Mulhouse a un besoin criant de cinéma dans son centre-ville ». Et de confirmer « qu'un appel d'offres a été lancé l'été dernier sur des bases précises. La ville assurera l'investissement nécessaire pour rénover le Palace et, par le biais d'une délégation de service public, choisira un opérateur pour exploiter le nouveau complexe. Celui-ci devra donc rentabiliser les salles en assurant une programmation mixte comportant au moins 4 films art et essai. » (…)
Un scénario-catastrophe hante les esprits des cinéphiles mulhousiens : celui de voir le futur exploitant du Palace ne pas parvenir à assurer la rentabilité de son activité mixte (2/3 d’art et essai, le reste en programmation commerciale), et au final, exercer un chantage à la fermeture. L’adjoint Samuel-Weiss se veut rassurant sur ce point : « Nous n’exercerons pas une pression intense sur l’exploitant. Et s’il s’avérait que quelques craintes puissent se faire jour en ce domaine, et bien ce serait tant mieux pour le Bel-Air qui pourrait ainsi diffuser les films qui ne le seraient pas au centre-ville. » (…)
Un genre aux contours très flous où le pire peut aisément côtoyer le meilleur et qui n’a fait nulle part en France (même à Paris !) la preuve qu’il pouvait attirer les foules. Ainsi, dans ce cas, le scénario-catastrophe serait à son comble : un cinéma de centre-ville de nouveau en danger et le Bel-Air, mort depuis longtemps. On constate donc que les enjeux de ce dossier ne sont pas minces…
Pour l'heure, en l'absence du Bel-Air dont le Conseil d'administration a refusé (à la surprise générale) de concourir, il semble que plusieurs candidats soient intéressés par cet appel d'offres. On parle de René Letzgus qui exploite les deux cinémas Star du centre-ville de Strasbourg, avec succès (mais il possède aussi le cinéma de centre-ville Le Vox ainsi que le multiplexe Pathé de Brumath au nord de l'agglomération) (FAUX RENE LETZGUS NE POSSEDE PAS LE MULTIPLEXE PATHE DE BRUMATH, IL N’EN DETIENT QUE QUELQUES PARTS) ainsi que Michel Humbert, l'exploitant lorrain d'une vingtaine de salles à Metz et Nancy. Le réseau des cinémas indépendants d'Alsace, Alsace Cinémas, serait aussi sur les rangs mais les capacités financières de cette association sont très limitées. (…)
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