"Afin de contrer une critique glaciale, le réalisateur français Claude Lelouch a décidé d'offrir au public une séance gratuite de son dernier long-métrage, "Les Parisiens", ce vendredi 17 septembre à 19h !"
C'est comme ça que je commençais un post sur l'opération "sauvetage" entreprise par Claude Lelouch au sujet de son dernier film. Faisons donc un point sur ce qui c'est passé vendredi soir.
La majorité des salles (400) programmant le film a effectué l'opération initiée par le réalisateur.
Dans le même temps, le réalisateur laissait entendre que cette opération pouvait entrainer l'arrêt de sa carrière :
"Je demande un arbitrage au public (...). J'attends le verdict. Si ce soir, le public considère que le film est aussi mauvais que les critiques l'ont dit, je me retirerai comme un bon joueur".
Invité sur divers médias à préciser ses propos, Claude Lelouch a répondu: "J'arrêterai de faire du cinéma professionnel. Je retournerai là où j'ai commencé, vers le cinéma amateur".
"Je vais peut-être assister à mon enterrement", a-t-il ajouté. "J'en ai marre qu'une certaine critique démolisse les grands films populaires auprès du public".
Je rappelle que "Les Parisiens", premier volet d'une trilogie intitulée "Le genre humain", a reçu un très mauvais accueil critique : Libération a qualifié mercredi le film de "comédie pathétique" tandis que Le Monde parlait d'un "film indigeste" en décrivant Lelouch comme "un cinéaste qui eut son heure de gloire et souffre d'être aujourd'hui délaissé".
Pour sa première journée d'exploitation mercredi, "Les Parisiens" n'a attiré que 16.653 spectateurs dans les 400 salles de France où il était projeté. Et vendredi soir, donc, entre 19h00 et 20h15, les spectateurs sont venus en masse. Rien qu'au Gaumont Wilson (Toulouse), les 386 places de la salle 4 ont été délivrées.
Via l'AFP, des applaudissements nourris ont salué le film dans une des salles parisiennes où il était présenté. Lelouch, très applaudi par la salle comble lorsqu'il est venu présenter le film devant l'écran avant le début de la séance, voulait appeler par cette opération le public à "être un arbitre entre (lui) et la critique", a-t-il expliqué.
"Je voudrais savoir qui a raison, le cinéma que défendent les critiques ou celui que je défends", a-t-il ajouté en soulignant que ce sont "les milliers de lettres"(?) de spectateurs qui l'ont poussé à entreprendre ce combat contre les critiques qui "crachent sur les films populaires".
A la sortie du film, très applaudi pendant le générique, les déçus étaient rares :
"J'ai adoré. C'est le côté humour qui m'a bien plu. C'était touchant", reconnaît Anne, environ 30 ans.
Pour Alexandre, 18 ans, c'était "très bien, émouvant".
Pierre, 50 ans, affirme qu'il "peut tourner 40 ans comme ça".
Selon Loes, une Néerlandaise de 40 ans, c'était "très très bien".
Quant à Jacqueline, 50 ans, qui reconnaît être une "inconditionnelle de Lelouch", elle "espère que la suite viendra".
Quelques avis négatifs, cependant :
Jean-Christophe, 35 ans, a aimé le début mais estime que la seconde partie du film "tire en longueur".
Pour Martine, 45 ans, "c'est un peu fouillis, on ne sent pas de logique dans le déroulement", mais le début est "touchant".
Hélène, la cinquantaine, estime pour sa part que c'est "un peu bric-à-brac", mais que c'est "tout de même agréable à voir".
"On se reconnaît dans Lelouch" et "ce qu'il vient de faire est une bonne réponse aux critiques", s'est exclamé Laurent, la trentaine, heureux d'avoir vu le film.
"Cela fait 40 ans que la critique m'agresse systématiquement (...). Sur ce film, la critique a dépassé les bornes (...). Ils m'ont reproché de faire du Lelouch? Qu'est-ce que je peux faire d'autre?", a conclu le réalisateur, répétant qu'il avait "peut-être fait (son) dernier film".
La séance gratuite sera financée par la société du réalisateur, Les Films 13. Claude Lelouch a indiqué que cela allait lui coûter "une fortune" : "Cela peut me coûter 2 millions de francs" (données hautes), a-t-il affirmé.
Selon mes calculs, il est pile-poil. En effet, si l'on considère que la capacité moyenne des salles projetant le film est de 250 places, que 350 cinémas sur 400 ont fait l'opération (par exemple, selon mes sources, l'UGC Toulouse n'y a pas participé), le prix moyen d'un film en 1ère semaine étant de 6 €uros (les salles du groupe Europalaces ont émis des billets spéciaux à 6.50€), il en ressort un total de 568.750€ de recettes TTC, desquels il faut retrancher 50% du montant HT qui retourneront de toute façon dans les mains de sa société de distribution. Il reste donc finalement à sa charge (données basses):
50% de 78% de 568.750€ = 221812€ (1.455.000 francs)
Niala01