Je constatais récemment que trop de films sortaient au même moment en salles au risque d'en voir certains ne faire que passer. Je faisais ce constat en prenant pour preuve les 7300 copies à sortir sur la période de Février 04 en France alors que la France compte peu ou prou 5200 salles....
Le constat de David Dourret, dans son dernier éditorial, est encore plus affligeant (extrait):
"N'hésitons pas à comparer le marché français et le marché américain : chaque semaine le premier programme une moyenne de 10-12 films (18 pour le mercredi 28 janvier 2004!!!) et seulement la moitié pour le second... Décryptage : pour la France la situation n'est pas si joyeuse qu'il n'y parait, au contraire ; en effet, si l'on pousse l'analyse un peu plus loin on s'aperçoit que, sur les 12 films en question, 2 ou 3 sont lancés en grande pompe et tirerons à peu près leur épingle du jeu, fort d'un potentiel (les "Blockbusters") alors que presque tout les autres -de minuscules budgets dans 90 % des cas qui, il est vrai, n'ont pas besoin de millions de spectateurs pour être remboursé, condition sine qua non pour que d'autres films voient le jour- doivent se partager très inégalement les miettes ; soit pas grand chose. Un, deux, voir trois feront une carrière honorable (comprendre : ne seront pas retirés de l'affiche après 3-4 semaines d'exploitation), le reste (6-7 films quand même) vont droit dans le mur de l'échec, voir de l'anonymat le plus complet. Conclusion ? Sous couvert d'une ambition tout à fait louable -celle de donner leurs chances à de nombreuses, différentes et petites oeuvres- le marché français est-il une chimère pour la moitié des films qui s'aventure sur les écrans (un film qui a couté la modeste somme de 150 000 euros doit trouver 20 000 spectateurs pour se voir, grosso modo, remboursé ; un film de 2 millions doit atteindre les 300 000 entrées -il n'y en a pas tant qu'y y arrive) ? Je ne sais pas comment est vécut ce phénomène par les métiers de la production mais je connais la difficulté des jeunes réalisateurs à trouver des fonds pour une 2ème ou 3ème oeuvre si le succès n'a pas été au rendez-vous (la télé en récupère quelques uns...). Alors : y-t-il trop de sorties en France ? Je pourrais y répondre franchement si les budgets des films nationaux n'étaient pas classé top secret... mais j'ai quand même envie de dire "OUI"" !!!
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