Je viens rarement écrire car je prends rarement le temps de le faire, mais quand je le fait, le sujet est d'importance.
En effet, un article très interressant est paru sur mon hebdomadaire professionnel préféré dans lequel sont repris les points qui m'intéressent le plus professionnellement parlant.
Les moins mononeuroniques de mes lecteurs l'auront vite compris ( comment ça, il n'y a pas de mononeuroniques dans mes lecteurs?), l'article porte sur l'exploitation en salles de CINEMA et je vais donc plagier intégralement ( c'est plus du plagiat, c'est de la copie, TU RISQUES LA PRISON Niala01!!!) le dossier réalisé par Anthony Bobeau car il est très bien fait.
Pour ceux qui auront eu le courage de me lire jusqu'à la fin, il y a une surprise...
"Exploitant : un seul métier pour des réalités multiples
Quest-ce que le métier dexploitant aujourdhui ? En quoi est-il différent selon quon exploite un multiplexe ou un complexe, une salle généraliste ou une salle art et essai, une salle privée ou une salle municipale ? À écouter celles et ceux qui exercent ce métier, lexploitation revêt plusieurs formes, elle les confronte à des réalités multiples selon leurs salles (5 257 au total en France). Tour dhorizon dun métier en pleine évolution et rencontre avec des exploitants passionnés par leur travail.
1. Multiplexes de circuit
Gérer et animer tout à la fois
Les circuits ont été les premiers à se lancer dans laventure des multiplexes. Quand Pathé a inauguré voici dix ans ses 12 salles dans la banlieue de Toulon, certains prédisaient à la société au coq une débâcle rapide, arguant que le public français naurait pas envie daller au cinéma en périphérie. La qualité de linstallation a pourtant séduit les spectateurs toulonnais qui ont fait un triomphe au Pathé Grand Ciel. À partir de là, le coup denvoi de la révolution multiplexe était officiellement donné. Gaumont et UGC ont rapidement ouvert leurs premiers sites. Pour celles et ceux qui sont à la tête de telles structures, il sagit avant tout dassurer le bon fonctionnement de lensemble, même sils préfèrent souvent rester discrets sur leurs méthodes de travail, préférant laisser le soin au circuit dassurer la communication extérieure. Chez EuroPalaces, les directeurs de salles ont dailleurs le statut de cadre dirigeant. Véritable chefs dentreprises à la tête dune SAS (Société par action simplifiée), ils doivent remplir les objectifs quils se sont fixé en début dannée en concertation avec le siège parisien. Ils sont en revanche indépendants dans leur gestion du site et leur politique danimation dans les limites du budget annuel qui leur est assigné. Lindépendance est aussi de mise chez UGC où les directeurs des salles agissent avec liberté sur leur site, tout en veillant à atteindre leurs objectifs. Nous sommes toujours des exploitants qui devons animer un lieu de vie, même si la tâche est plus complexe du fait de lampleur du site, explique Francis Cazau, directeur des 22 salles de lUGC Ciné Cité Étoile Strasbourg. Il faut pouvoir à la fois soccuper des problèmes techniques, sassurer de la qualité permanente de laccueil et gérer, bien sûr, le personnel. À ce titre, lUGC Ciné Cité Étoile Strasbourg emploie 85 personnes. Éliane Duverne partage ce point de vue. Directrice du Pathé Boulogne (sept salles en centre- ville), elle insiste aussi sur limportance de faire vivre le site par de nombreuses animations. Pour elle, il est clair que lon peut faire un travail de qualité sans avoir une image de vendeur de pop-corn. Si la programmation dépend du circuit, cela nempêche pas les directeurs des multiplexes des circuits de travailler les films en accueillant acteurs et réalisateurs et plus généralement en organisant des avant-premières et des partenariats autour des sorties qui leur paraissent les plus intéressantes.
2. Multiplexes indépendants
Diversifier son offre
A la différence de leurs collègues travaillant pour les circuits, les exploitants indépendants qui dirigent aujourdhui des multiplexes doivent supporter seuls le poids dinvestissements souvent élevés. Bernard Fanget, exploitant en association avec Christian Falquet du Décavision à Annecy , regrette que les banques demandent souvent limpossible. Son multiplexe lui a coûté 11,4 ME, un investissement lourd pour un cinéma construit sur plusieurs niveaux en plein centre-ville. Michel Fridemann, exploitants des Grands Écrans de Limoge, Lateste et maintenant Libourne, abonde aussi dans ce sens : Largent est toujours facile à trouver et toujours difficile à rembourser. Il a investi plus de 15 ME dans ses trois multiplexes. Il nest pourtant pas question pour ces exploitants de mégoter sur les moyens mis en uvre pour proposer des équipements dignes des circuits. Installé à 39 km de Lyon où UGC Ciné Cité et Pathé dominent le paysage cinématographique, Richard Derobert a transféré lactivité de ses deux complexes de Bourgoin-Jallieu au sein dun multiplexe de neuf salles baptisé Méga Royal. Pour lui, il était important doffrir un équipement de qualité, le public pouvant facilement faire la comparaison avec les multiplexes lyonnais. Sauter le pas représente toutefois une grande aventure pour un exploitant indépendant. On change complètement dunivers, constate Jean-Jacques Geynet, exploitant du Cinespace de Beauvais. Il sagit en effet de gérer de véritables PME qui emploient, en règle générale, 20 à 40 personnes. Et Daniel Noïnski, exploitant du Ciné Stars de Lanester près de Lorient, dajouter que si la manière de défendre les films demeure la même que dans un complexe, les problèmes sont démultipliés, et de citer les exemples de la vente de confiseries et de la restauration rapide qui supposent une gestion particulière. Bernard Falquet préfère parler de remise en question de sa manière de travailler et dappréhender les problèmes. Sils reconnaissent tous quun multiplexe est difficile à exploiter, ils se réjouissent en revanche de la souplesse de programmation quil offre. On peut toucher tous les publics, senthousiasme Richard Derobert. Certains dentre eux nont dailleurs pas hésité à ouvrir leurs écrans à lart et essai et la VO. Si la vocation première reste le cinéma grand public, il est important de pouvoir présenter des films comme ceux de Woody Allen ou Aki Kaurismäki en VO, précise Richard Derobert. De son côté, Jean-Jacques Geynet, dont le Cinespace est classé art et essai, estime que la pire des choses qui puisse arriver dans une ville petite ou moyenne est la création dun ghetto pour le cinéma dauteur. Il consacre ainsi un certain nombre de séances à des films art et essai en VO. Pour lui et ses collègues, le multiplexe doit être un lieu de vie et de rencontres.
3. Complexes généralistes
Satisfaire tous les publics
Notre métier exige de plus en plus de professionnalisme, estime Thierry Tabaraud qui exploite deux complexes à Saint-Dié et Saint-Dizier. Nous devons essayer de satisfaire le plus grand nombre de spectateurs. Laugmentation du nombre de copies a toutefois facilité le travail des exploitants qui obtiennent plus facilement des copies en sortie nationale. La communication est meilleure aujourdhui avec les distributeurs, estime Maïthé Vialle, exploitante avec Bertrand Vialle du Rex à Sarlat. À partir du moment où lon affiche des résultats probants, ils jouent plus facilement le jeu de la province. Pour obtenir certains films, elle a toutefois dû mettre en place un réseau de salles qui garantit aux distributeurs une circulation de leurs films. Le meilleur accès aux copies a toutefois des effets pervers. Il est difficile dabsorber tous les films qui sont trop nombreux chaque semaine, constate Thierry Tabaraud. Il faut faire des choix, sachant quun film qui nest pas exploité le jour de sa sortie aura du mal à trouver sa place les semaines suivantes. Il lui arrive ainsi de programmer huit films dans quatre salles. Pour Frédéric Gramont, exploitant du Conti de LIsle-Adam, la rotation est telle quil nest plus possible de travailler les films sur la longueur. Il se sent aujourdhui plus tributaire quavant des campagnes de promotion. Pour faciliter son travail, il continue donc de faire appel à un programmateur, en loccurrence le GPCI qui a le temps et la possibilité de voir les films et donc de faire les bons choix. Cela nempêche pas des discussions afin de servir au mieux sa salle. À lheure des multiplexes, la diversité de loffre reste une condition du succès pour les complexes traditionnels. Le cinéma nest pas un commerce, nuance Marie-Louise Trouadec. Il ne faut pas se contenter de faire des entrées à tout prix, mais aussi amener les spectateurs à découvrir des films. Et dajouter que lexploitation indépendante se doit dêtre en contact permanent avec son public. Maïthé Vialle considère aussi quil nest pas envisageable de négliger une seule catégorie de spectateurs, surtout quand on est dans une zone rurale où les salles ne sont pas nombreuses. Une opinion partagée par Jérôme Paintendre, exploitant du Mimosa à Noirmoutier qui a ouvert une de ses deux salles à une programmation plus pointue afin de satisfaire à la demande de sa clientèle. Il cite ainsi lexemple de Frida quil a gardé à laffiche plusieurs semaines. Il reconnaît néanmoins que lerreur nest pas possible. Il lui faut faire plus de choix, et les bons choix. Être exploitant, cest être avant tout généraliste, conclut, à juste titre, Richard Patry, qui exploite plusieurs salles en Normandie. Cest ce qui est le plus passionnant dans ce métier.
4. Salles art et essai
Faire partager des films
Dénicher les films qui sauront séduire leur public, tel semble être la mission dont se sentent investis les exploitants à la tête de salles art et essai. Un de mes plaisirs est daller à la recherche des films comme à une pêche au trésor, déclare Caroline Lonqueu, exploitant de lUtopia Saint-Ouen-lAumône qui confesse aussi voir beaucoup de films en amont de leur sortie. Il sagit ensuite de pouvoir communiquer son enthousiasme à ses clients. Cest un vrai travail dartisan, estime Jacky Lebas, exploitant des Stars de Boulogne-sur-Mer. Présent en permanence dans ses salles, il nhésite pas à guider le spectateur hésitant dans ses choix : Je suis un peu comme un restaurateur qui recommande un plat à ses clients. Il est aussi à la sortie pour recueillir les impressions de ses clients pour savoir sil ne sest pas trompé dans ses recommandations. Pour Caroline Lonqueu, il ne suffit pas de programmer les films, encore faut-il les connaître pour les faire ensuite partager. Le contact avec le public est donc primordial. René Letzgus, exploitant du Star et du Saint-Exupéry à Strasbourg, insiste dailleurs sur le fait que lexploitant art et essai est aujourdhui plus animateur que gestionnaire, il lui faut aller vers le public et créer lévénement en permanence. La salle ne doit pas être seulement un lieu de consommation des films, mais aussi déchanges et de rencontres, surenchérit Didier Besnier, exploitant de lEldorado à Dijon. Et Caroline Lonqueu dajouter que le public est demandeur dune proximité avec les films et la salle. Les exploitants art et essai sont aujourdhui soucieux de renouveler leur public. Il nous faut attirer le jeune public qui a volontiers tendance à préférer les multiplexes, estime Michel Vermoesen. Celui-ci, comme son collègue strasbourgeois René Letzgus a ainsi choisi douvrir sa programmation à des films comme Matrix ou Arrête-moi si tu peux quil présente en VO. Les exploitants art et essai apportent aussi un soin particulier au cinéma de répertoire, à linstar de Didier Besnier estime quil est important de montrer des films anciens pour mieux appréhender les films nouveaux.
5. Salles municipales ou associatives
Assurer un lien avec la collectivité
Si les salles municipales sont souvent gérées par des associations, les salles associatives ne sont, en revanche, pas toutes les propriétés des municipalités. Passé cet état de fait, les salles municipales et/ou associatives ont un objectif commun : être ouvertes sur la vie des quartiers et des villes où elles sont implantées. Il sagit dassurer un service public en sadressant à tous les publics, explique Christine Beauchemin-Flot qui exploite le Sélect à Antony. Une opinion partagée par Marianne Piquet, exploitante du Rex à Chatenay-Malabry : Nous défendons le cinéma dans toute sa diversité en programmant à la fois les films que les gens veulent voir et aussi des uvres plus difficiles. Sil est parfois reproché aux salles municipales de vivre de leurs subventions sans tenir compte de la rentabilité, les exploitants qui soccupent de telles structures sen défendent unanimement. Un exploitant na pas intérêt à voir sa salle vide, et une municipalité na pas intérêt à cautionner un lieu culturel en perdition, affirme Christine Beauchemin-Flot. Si mes entrées baissent, je devrai en rendre compte à la mairie. De son côté, Colette Périnet, exploitante des Alizés à Bron est très claire : Si je ne fais pas dentrées, je ne peux pas payer mon personnel et ce serait indécent de demander à la municipalité de le faire. De même, Bruno Boyer, exploitant du Cinéma du Palais Armand Badéyan, estime que sil demande un film à un distributeur, il se doit avant tout de le faire marcher. Les subventions versées par les municipalités servent surtout à financer des politiques danimation très dynamiques. Elles nous permettent une marge de manuvre plus importante, explique François Aymé, exploitant du Jean Eustache à Pessac. Et dajouter que le risque financier existe toujours, il faut donc respecter son budget. Grâce aux subventions, Bruno Boyer emploie ainsi deux animateurs chargés de soccuper des groupes scolaires. De son côté, Christine Beauchemin-Flot organise deux à quatre débats par mois. Elle a aussi mis en place une animation appelée Ciné Goûter qui lui permet doffrir aux enfants une collation à la suite dune projection. Quant à Marianne Piquet, elle propose un rendez-vous sur les métiers du cinéma. Sil est arrivé que certaines municipalités, notamment dextrême-droite, entravent la liberté de programmation des salles qui leur étaient rattachées comme ce fut le cas à Vitrolles où la directrice du cinéma de la ville a été limogée après avoir présenté un programme de courts métrages sur lhomosexualité, les exploitants reconnaissent aujourdhui jouir dune totale indépendance. Colette Perinet cite ainsi lexemple dune séance spéciale du documentaire de Bertrand Tavernier sur la double peine qui, selon elle, pouvait ne pas correspondre à lépoque aux positions politiques de certains membres du conseil municipal. De son côté, Ramuntxo Garbizu qui exploite lAtalante de Bayonne, salle associative qui nest pas directement subventionnée par sa municipalité, envisage son exploitation comme une tribune ouverte sur des thématiques qui dépassent parfois le cinéma. Suivant cette logique, il accueille par exemple José Bové en octobre. Pour lui, cest un lieu deffervescence à mi-chemin entre le service public et lexploitation indépendante responsable.
Anthony Bobeau
Article passionnant, n'est pas?
Pour les passionnés, voici la récompense :
Les cinq plus rapides à me retourner leurs coordonnées par mail recevront 2 places pour l'Avant-Première du film "France Boutique" de Tonie Marshall qui aura lieu lundi prochain ( 20 octobre ) à 20h30 au cinéma GaumontWilson de Toulouse .
(les coordonnées ne serviront qu'à l'envoi des places, je détruits les adresses après..)
A+
Niala01
Exploitant : un seul métier pour des réalités multiples
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