(sous-titre: par quelqu'un qui n'y connait pas grand chose mais aime le cinéma)
Je ne suis pas journaliste et je ne pense pas être performant pour écrire des choses sur un ton grave, mais je vais faire un effort:
J'arrive à un âge où j'ai suffisamment vécu pour pouvoir dire que je me considère comme un ancien communiste, imaginant il y a peu encore un état omniprésent, régulant à tout va, prenant en charge les plus faibles et obligeant les plus fort à partager...Un état idylique d'un premier abord très naïf où la communauté serait égalitaire...(C'est un raccourci sévère, certes!).
De cette jeunesse naïve due au dogmatisme éducatif français( on né de gauche ou de droite, il n'y a pas d'autre alternative), j'en suis revenu. Au même titre que beaucoup de soixante-huitards attardés et que leurs enfants, devenus pragmatiques avec l'âge: que c'est bon d'être propriétaire de sa chaumière :-).
Economiquement parlant, "droite et gauche" ne veut plus rien dire, car l'application politique des préceptes communistes et libéraux a montré ses limites et sa médiocrité en plusieurs circonstances. Les uns se servent des idées des autres et vice versa;
Je reprend ici une réponse de briographe à liberté suite à une note libérale de ce dernier, du même tonneau qu'à son habitude:
"..., le gouvernement US vient d'annoncer une subvention du secteur recherche et développement à hauteur de 130 MILLIARDS de dollars pour l'année 2004.
Après l'éclatement de la "bulle internet", c'est le gouvernement qui relance la machine avec une grosse injection de fonds.
Le liberalisme... n'est appliqué que par les pays qui n'ont pas les moyens de subventionner leur économie pour renforcer leur hégémonie. En Europe, aux US, au Japon, dans tous les pays industriels, quantité de secteurs sont subventionnés par les Etats. Plus le pays est riche, plus il dispense une manne aux industriels.
Imaginons que la France ou l'Europe gèle toute subvention : pendant le même temps, les industries US prolifèrent (car elles sont, elles, financées) et peuvent inonder le marché de produits à bas prix car subventionnés, et jusqu'au produit gratuit dans le monde logiciel, ce qui précipite la chute des industries concurrentes (européennes par exemple).
Le libéralisme absolu, sans la moindre intervention des Etats, conduit immanquablement à un creusement des écarts entre riches et pauvres. Plus grave, cela se fait au dépens de la classe moyenne (creusement en sablier).
Cela se mesure particulièrement bien dans les pays d'Europe Centrale et de l'Est : après 15 ans de privatisation de l'ensemble de l'économie, le chômage a explosé (> 30% dans la plupart de ces pays), une classe bourgeoise est apparue, mais surtout la misère touche une part importante des populations.
A l'époque communiste, tout le monde avait de l'argent, mais il n'y avait rien à acheter dans les magasins. Depuis leur conversion au libéralisme, les magasins sont pleins de marchandises, mais le peuple n'a ni travail ni argent... C'est vraiment charybde et scylla. Les deux systèmes sont médiocres.
Qui est gagnant dans un système économique échappant à tout contrôle étatique ? Trop souvent la mafia."
(merci à Briographe qui décidemment écrit avec brio, LOL)
Cependant, donc, la régulation, la planification sont nécessaires à la nation, même s'il est vrai que la "Gosplanisation" à tout va a montré ses limites à de nombreuses reprises.
Tout ça pour en arriver enfin au cinéma:
- De l'exception culturelle:
Dans une communication relative au cinéma datée du 26/09/2001, la commission européènne a jugé compatible les aides destinées aux productions cinématographiques qui revêtent un caractère culturel, dont l'intensité reste limitée à 50% du cout de production
- Sans faire de lobbying (nombreux sont ceux qui s'y sont mis: qu'il serait dur pour un état d'avoir le monde audiovisuel dans son entier contre soi, alors que la télévision publique semble déja toute acquise au parti socialiste et que seule la grande TF1 fait les yeux doux au gouvernement actuel), le cinéma ne peut pas se passer d'une aide de l'état, d'un subventionnement déja existant mais plus suffisamment performant, cela pour la persistence de notre patrimoine, pour éviter la main mise des USA sur la culture mondiale. Oui, faisons perdurer une idée de l'exception culturelle française et de son modèle économique reprit aujourd'hui par quantité de pays au monde..
C'est Jean Jacques Aillagon, notre ministre de la Culture et de la Communication, qui se colle à la réforme, vous trouverez ici le texte intégral de son allocution, et les propositions de modernisations des dispositifs fiscaux émanant du rapport de Jean-Pierre LECLERC (téléchargeables en PDF).
- Il faut se rappeler que l'aide apportée par l'état au cinéma français (tant au niveau des salles de cinéma que de l'aide à l'écriture de scénario, la distribution des films ou encore de l'aide apportée à la création de dessins animés, par exemple) provient d'une très large part des taxes effectivement ponctionnées sur:
a) le prix du ticket de cinéma (tous les films distribués participent, y compris les Américains, seuls les films français ou européens à financement majoritairement français en profitant),
b) le prix d'un DVD ou d'une K7 vidéo, ou encore sur la location de films,
c) Le CA des chaines télévisées ( environ 5%)
(Plus d'infos avec le rapport Leclerc dans son intégralité - 120 pages).
Tous les contribuables ne sont donc pas concernés, seuls ceux consommant du film participant à "l'effort de guerre"(CQFD).
- Ce qu'il faut ressortir de tout ça, c'est que les premières mesures concrêtes qui vont être prises ne le seront pas au détriment du contribuable français, mais qu'il faut plutôt les prendre comme une réele aide pour un audiovisuel qui en a vraiment besoin.
En effet, il est temps de prendre l'industrie de l'image comme un acteur économique, social et culturel majeur.
Nombreux sont les pays à l'avoir compris depuis longtemps, en plaçant l'image comme pilier de leur économie, sans peur d'être taxé de protectionniste, de délivrer des incitations financières et autres soutiens fiscaux.
==> Les USA en tête, dont l'industrie de l'audiovisuel se situe avant celle de l'aéronautique...
En espérant ne pas vous avoir saoulé,
Niala01
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