Mon analyse (merci l'Afp pour la trame):
Nous venons de le voir dans la note précédente, le jury présidé par Patrice Chéreau a créé la surprise en décernant la Palme d'Or du 56e Festival de Cannes à Elephant de l'Américain Gus Van Sant.
En outre, le jury a décerné également le Prix de la mise en scène au même film (au mépris d'un règlement qui stipule qu'un film n'a pas le droit de cumuler ces 2 récompenses), un film inspiré par la violence des jeunes aux Etats-Unis, notamment la tuerie du lycée de Columbine. La Turquie avec un nouveau venu, l'Iran avec la benjamine, et le Canada sont les autres vainqueurs d'un palmarès qui privilégie le cinéma d'auteur.
Malgré la présence de cinq films français sur les vingt films candidats à la Palme d'or, dont ceux de André Téchiné, Bertrand Blier ou Claude Miller, aucun n'a trouvé grâce aux yeux du jury, qui a eu beaucoup de mal à établir son palmarès.
Ainsi la malédiction du cinéma hexagonal, dont la dernière palme remonte à Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat, il y a 16 ans, continue à peser. Thierry Frémaux, directeur artistique du Festival, annonçait pourtant "une bonne année pour le cinéma français" en présentant sa sélection (cf. article du FF de janvier dernier)..
Contre toute attente, Lars von Trier, qui avait fait sensation à mi-parcours avec Dogville, parabole cruelle sur le bien et le mal avec Nicole Kidman, n'a pas réalisé de doublé, après la Palme d'or remportée il y a trois ans pour Dancer In The Dark.
Pas de chance non plus pour Mystic River, le polar de Clint Eastwood (il ne lui ont même pas donné un petit quelque chose, bande de ...).
En revanche, Les invasions barbares de Denys Arcand se place deux fois au palmarès avec le Prix du scénario et celui de la meilleure interprétation féminine pour la jeune Marie-José Croze, qui dame ainsi le pion aux stars, Nicole Kidman ( sur une pente ascendante que peu réussiront à lui faire redescendre) et Charlotte Rampling (toujours aussi belle et magnétisante) en tête.
Entre fous rires et kleenex, les festivaliers avaient réservé le meilleur accueil à cette "palme du coeur", portrait de groupe et satire ironique de la société qui réunit les mêmes personnages savoureux et truculents, dix-sept ans après "Le déclin de l'Empire américain".
En fait, Le cinéma européen brille aussi par son absence au palmarès. Le Turc Nuri Bilge Ceylan fait toutefois le lien entre Europe et Asie avec Uzak (Lointain), blues du Bosphore sur la solitude de l'homme dans Istanbul sous la neige.
Vingt ans après son aîné et compatriote Yilmaz Güney, Palme d'or avec Yol , Nuri Bilge Ceylan remporte le Grand prix du jury et le Prix d'interprétation masculine pour ses acteurs non professionnels Muzaffer Ozdemir et Mehmet Emin Toprak (ce dernier décédé au lendemain de la sélection du film dans un accident de voiture).
Dans ce palmarès très masculin, Samira Makhmalbaf, a dédié son Prix du jury pour A cinq heures de l'après-midi "à toutes les femmes du monde".
Petite anecdote lue sur Le Monde, ActuLive et WanadooActu, la réalisatrice a expliqué:
"C'est l'histoire d'une femme qui veut devenir présidente. Le président le plus puissant du monde c'est George W. Bush. Alors je préfère rester réalisatrice", elle qui a tourné son film dans l'Afghanistan post-taliban.
Pour enfin cloturer ce Festival définitivement, le petit vagabond et star universelle, Charlot, a baissé le rideau sur Les temps modernes, un film qui, au moins, lui, fait l'unanimité
==> je dis ça parce que je me rappelle que récemment, un collègue me demandait si j'avais souvenir d'un film qui avait déja fait une totale unanimité positive (tant critique que publique) et que j'avais eu du mal à lui en citer plus de 2 ou 3 ==> n'hésitez d'ailleurs pas à me laisser une réponse si vous pensez en connaître un qui soit dans ce cas là.
A+
Niala01
Les commentaires récents