Mais pendant qu'il était, dirons-nous, en phase d'acquisition de la propreté, ce ne fût pas tous les jours facile..
Laissez-moi vous raconter ce souvenir qui, aujourd'hui est remonté à la surface, lors d'une conversation :
Depuis une quinzaine de jours, il allait sur le pot dès qu'il était à la maison et que le pot se trouvait dans la même pièce que lui.
Il faisait aussi un effort s'il se trouvait dans la pièce à côté de cette derniere.. (Ben oui quoi Il fallait pas trop lui en demander ) Le seul problème était que, depuis l'age de 9 mois, je lui mettais des couches qu'on enfile comme des slips. (Vous savez les couches qui font qu'il se prenne pour des grands !!??) ..Le hic... C'est que le petiot qui avait l'habitude de les enfiler comme des slips, ne faisait pas la différence entre la couche et le slip ..
"Titou, ce n'est pas la couche... C'est une culotte.. Tu comprends Culotte... C U L O T T E".. Tu as compris... "Oui.. Oui" répondait le Titou
Toutes les 5 minutes, pour éviter l'accident, je lui disais : "tu veux faire pipi, Titou ?".. "Pas de pipi dans la culotte hein... C'est pas une couche...".
"Oui, oui" répondait Le Titou
Bien sur, cela finissait toujours par : "Titou !! ... Tu as fait pipi dans ta culotte ... Ce n'est pas une couche !! C'est une CU-LO-TTE !! " ." Oui, oui..." répondait Le titou...
Grrrrr !!!
Résultat, j'étais obligée de le laisser cul nul.
Il allait ainsi tout seul sur son pot.
Il y avait bien des petits accidents quand il jouait dans la chambre et que le pot était dans le salon mais bon... C'était en bonne voie...
Mais voilà ce qu'il me fit un jour :
Je travaillais devant mon ordinateur dans ma chambre, et lui était sur mon lit, les fesses à l'air (puisque nous étions en pleine acquisition de la propreté)...
Quand tout à coup, il m'avait dit :
"Maman, caca"...
J'avais regardé de suite le lit ; "Titou, le caca c'est dans le pot pas sur le lit !!!"
Il était descendu du lit et était allé dans le salon sur le pot pendant que j'avais réparé les dégâts (en pensant à Chéri qui en aurait fait un caca nerveux (c'était le cas de le dire )..
Je m'étais dirigée vers les toilettes pour jeter son méfait et j'en avais profité pour jeter un oeil vers le salon : Le Titou était assis sagement sur le pot
J'étais retournée dans la chambre... le Titou n'avait pas tardé à m'y rejoindre :
"Maman caca pot" m'avait-il dit
Toute contente, je l'avais suivi , et avais croisé en chemin un caca, deux cacas... :-O
"Titou.. caca oui, mais dans le pot" avais-je dit sur un ton désespéré...
"Bravo Titou, c'est bien tu as fait caca dans le pot" avais-je tout de même été obligée de dire, voyant ce dernier bien rempli... (Sauf que le Titou n' avait pas fini et qu'en parcourant la distance qui nous séparait, il avait continué à semer deci-delà, comme le petit poucet avec ses morceaux de pain... sauf que là, c'était des crottes !!! Vous m'direz, j'devrai être contente :cela aurait pu être pire !! )
Je lui avais essuyé les fesses, puis j'avais vidé le pot, sans oublier de le féliciter encore et encore : " C'est bien mon Titou ! Tu es un grand !!"
J'avais ensuite rebroussé chemin pour ramasser tous ces boudins dans le couloir.
"Maman, caca" avais-je de nouveau entendu...
J'étais retournée dans le salon : "Bravo mon Titou"...
J'avais essuyé les fesses, vidé le pot, rincé... Et j'étais retournée dans ma chambre...
"Maman caca !!"
Aaaarggggggh !!!
"Bon Titou, c'est bien ! Bravo ! Ce serait bien que tu fasses tout d'un coup !! "... (Bon il est vrai que ce jour là, ils avaient mangé des épinards à la crèche ; si on ajoutait le lait de 4h... c'était compréhensible)
Re-belote : Essuyage, lavage, rinçage..
J'étais enfin arrivée à m'asseoir de nouveau devant l'ordinateur quand...
Le Titou était arrivé, était monté sur le bodytrainer derrière moi... et m'avait dit : "Maman caca"...
Oh noooooon..!!! Pas sur mon body trainer... (qui ne servait à rien sauf à pendre des vêtements ; mais c'était quand même un cadeau de Mon chéri !! )
"MON TITOU.. Tu abuses !!!" lui avais-je dit...
Et comme j'en avais eu assez pour la journée, j'avais ajouté :
"Heu tu ne veux pas mettre une couche ???"...
"OUI, oui..."... avait il dit et il était parti chercher le paquet de couche et me l'avait ramené
Ouf... !!! Sauvée !!
.../...
Quelques temps après, on était passé à l'acquisition de la propreté la nuit !!!! ..
Pendant la sieste, il n'y avait pas de problème...
Quand il dormait la nuit avec une couche, le matin, elle était sèche ; s'il dormait sans couche, il trempait le lit..
Mon chéri avait dit : "Pas de problème.. C'est pas grave : je laverais les draps tous les matins..".
Moi, je n'avais rien dit... Mais j'avais pensé : "Mon gaillard, on verra combien de temps tu tiendras..." (vu qu'il dormait une partie de la nuit dans son lit et l'autre partie dans le notre... hum hum... Cela allait faire pas mal de draps à laver !!!!)
Au bout de 4 ou 5 jours, Mon chéri m'avait dit :
" Heu... ma chérie.. Tu peux racheter un paquet de couches..?"
J'avais rigolé et avait acheté un paquet de couches..
Il n'avait meme pas deux ans et demi !! On avait le temps.... Ce n'était pas la peine de brûler les étapes..
Cela vous est-il déjà arrivé de vous retrouver dans un espace indéfini.. Un espace où le temps semble s'être suspendu..
Moi, oui.
En ce temps là, je travaillais à la Poste du 14e..
J'étais au Cedex et chaque matin, j'avais une tournée de boite aux lettres à relever, notamment une, se situant devant la station RER "Cité Universitaire".
Comme souvent pour éviter le flot de circulation, je roulais dans la voie de bus, voie dans laquelle nous étions encore tolérés.
Je m'arrête, prends le sac permettant réceptionner toute les lettres , ouvre la portière, sort de la voiture, claque la porte et me retourne...
Et là...
Le temps s’arrête.
Je me trouve à ce moment exact, à la croisée des chemins..
Je ne l'ai pas vu au loin, je ne l'ai pas vu venir..
avant que j'ai le temps de comprendre quoique ce soit, un bus passe à toute allure, à 20 cm de mon corps !!
Je suis carrément collée à mon véhicule !
Pendant une ou deux secondes, tout s’arrête...
Je suis comme dans un brouillard, tout disparaît autour de moi... et je me retrouve dans un espace protégé...
Lorsque je reviens , tous les passants accourent, criant "au fou !!", étonnés que je sois encore debout, en vie, et sans aucune blessure !!
Je suis encore toute étourdie... Oui, je vais bien . Je n'ai juste pas eu le temps de comprendre ce qui m'arrivait..
Durant une seconde, peut etre deux, j'ai juste été dans cet espace temps qui, m'a sauvée la vie...
Angie ???
.../...
Oui.. MOI...
7 h du matin...
Je suis sur le périph..
Je suis entrée Porte d'Auteuil et me dirige vers la Porte d’Orléans..
Cela fait deux ans que j'ai mon permis...
Je conduis beaucoup et j'ai l'habitude du Périph...
Je suis à 90 km l'heure... (vitesse limitée en ce temps-là)
Sur cette portion de périph parisien, je suis sur une 2 fois 3 ou 2 foi 4 voies.. La route est large et dégagée... Je suis en ligne droite... tout va bien...
Tout à coup, je vois un panneau limitant la vitesse à "70 km heure...
Je suis étonnée...
Sur cette partie du périph, la route est large, belle, droite.. Quel danger y-a-t-il qui justifie ce panneau ?
Je suis avec une amie, nous bavassons tranquillement (Petit coucou souvenir à Salhia).. tout en étant quand meme sur mes gardes..
Arrive un deuxième panneau... Je ne cherche plus à comprendre et commence à réduire ma vitesse.. à 80 km/h
Quand, tout à coup, la réponse surgit..
Nette.
Brutale..
Je suis face à la Seine...
A cet instant précis, je me dis que, tout est foutu et je me sens comme enveloppée dans un brouillard épais.. Tout disparaît.
Je suis jeune conductrice.. Je suis figée... Je ne sais pas ce que je dois faire., ni ce qu'il est possible de faire..
Je sens seulement un grand froid envahir tout mon corps... et je m'en vais... dans cet espace temps que j'appelle la 5e dimension...
Pendant quelques secondes, qui parurent une éternité, je ne suis plus là.
Je me souviens juste de mon pied qui freine sans que je lui demande, appuyant sur les pédales doucement ou plus fortement, par ac-coup ou pas... Je me souviens juste de mes mains qui tournent le volant au moment où il faut sans doute.
Quelques secondes plus tard, le danger passé, je retrouve mes esprits ; Je reprends conscience de tout ce qui m'entoure et reprends la main, pour poursuivre ma route.
Je reste encore longtemps dans l'incompréhension de ce qui s'est passé..
Je n'ai été maître de rien.. Je n'aurai pas pu et de toute façon, je n'aurai pas su ..
J'ai la conviction que ce n'est pas moi qui ai, pendant quelques secondes, conduit la voiture..
Cette dimension dans laquelle je me suis retrouvée, cette absence, cette perte de conscience si vous voulez, de tout ce qui m'entoure... Je ne cherche pas à la comprendre..
Elle m'a plusieurs fois sauvée la vie...
Chaque fois que je sors de ces expériences, je me sens bien, comme dans un nuage, comme dans un coton...
Non.. Je n'ai pas vu ma vie défilée, ni mon âme se detacher de mon corps...
Non.. rien de tout ca..
Juste cet espace.. dans lequel quelqu'un, me jette pour me proteger....
Angie ???
;-)
ps : St Thomas ne croyait que ce qu'il voyait.... Si vous en êtes, tant mieux pour vous... ou tant pis... ;-)
J'avais testé les remèdes naturels contre la grippe et j'en avais été plutôt satisfaite... , pour ne pas dire "tres satisfaite"..
OIgnons, vinaigre de cidre, canelle, ail, miel, thym gingembre font dorénavant partie de ma liste de courses...
J'ai testé pour vous hier soir, les qualités anti-inflammatoire de l'oignon :
Je m'étais bien entaillée le pouce. J'avais juste passé mon doigt sous l'eau pour arrêter le saignement et j'avais vacqué à mes occupations. Le soir, le doigt était douloureux et rouge, mais, allez savoir pourquoi, je n'avais pas pensé à y mettre quoique ce soit pour arrêter l'inflammation qui continuait..
Au réveil ce matin, j'avais l'impression d'avoir trois tonnes de douleur au bout du doigt...
J'avais la cuisine à faire, notamment des pommes de terre à cuire, et je me voyais vraiment mal tenir l'économe et les éplucher..
J'ai de suite été chercher un oignon que j'ai coupé en deux et que j'ai tenu au bout du doigt... Instantanément, je me suis sentie mieux.. J'ai même pu cinq minutes plus tard, appuyer très fort pour tenter de faire rentrer la "sève" dans l'entaille..
Quel soulagement !!! 10 minutes apres, je pouvais tranquillement éplucher et couper mes pommes de terre !!
IN-CRE-DI-BO-LE !!!
.../...
Hier soir, j'ai testé la solution naturelle pour déboucher les canalisations.. lavabo, douche ou baignoire bouchés....
Avec la tonne de cheveux d'Enzo... c'est constamment que leur douche est bouchée...
"Enzoooooooo !! Viens retirer tes cheveux de la douche !!" entends-je crier Abi régulierement le matin...
"Enzo !! Je te l'ai déjà dit : Quand tu finis ta douche, tu rinces et tu retires tes cheveux !!" dis-je constamment...
Enzo, opine de la tête ou ne prend meme pas la peine d'ailleurs... (Pas la peine que je vous parle de l'ado hein ??? on sait... :-) )
Bref !!
Hier soir j'ai dit... je veux voir la douche propre !!
"C'est bouché" m'a dit l'ado... comme si il attendait un miracle qui tomberait du ciel..
"Faudrait ton produit déboucheur.. "
"Tu crois que c'est comme ça.. de suite... tu claques des doigts ??? Tu vas descendre et tu vas prendre la ventouse pour déboucher" ai je dit
L'ado est descendu... "Elle est où la ventouse?" a-t-il demandé apres avoir "cherché" 1/3 de millieme de seconde..
"J'ai respiré un bon coup... Ba hh !! c'est l'ado....
"Je ne sais pas où elle est... je sais que je la vois tous les jours.. donc elle ne doit pas être tres loin... dans notre salle de bain, dans la cuisine ou dans les WC " ai je dit..
L'ado a tourné.. tourné..; se déplaçant lentement... Puis est revenu..
"Heu.. elle n'est pas là !!"
"Cherche bien !! il est clair que je la vois tous les jours donc elle n'est pas loin... "
L'ado a baissé la tête et les yeux et.... O MIRACLE !! la ventouse était là !! :-)
"Je l'ai trouvée " a-t-il dit, fier de lui..
Il est monté débouché la douche... Il a mis la ventouse sur le trou d'évacuation et l'a retirée... rien... une deuxième fois.... rien...
Je suis arrivée sur ces entre-faits...
"Enzo !! enfin !! si tu ne mets pas d'eau tu ne pourras pas faire ventouse !! C'est pas possible ca !!"
"Vas-y laisse tomber;. je vais tester un truc que j'ai trouvé sur internet... "
Je suis descendue chercher un verre de bicarbonate de soude et du vinaigre blanc .. Mais je n'avais que du rouge ; Je me suis dit que cela ferait bien l'affaire quand même... et j'ai mis de l'eau à bouillir..
Je suis remontée, j'ai mis le bicarbonate de soude, ce qui a provoqué une émulstion, puis le vinaigre, ce qui a provoqué une deuxieme émulstion... et j'ai laissé agir dix minutes.. N'ayez pas peur de la réaction chimique, c'est normal...
Puis, au bout des dix minutes, j'ai versé un litre d'eau bouillante..... RESULTAT :
J'ai rencontré le père de mes filles j'avais 16 ans...
C'était en 1977.. Nous étions un groupe de 3 copines, et j'étais la premiere à avoir une relation..
Bah !! Je pense que je devins de suite infréquentable... mais franchement j'étais tellement amoureuse que je n'entendais rien et ne voyais rien d'autre que lui.
Je n'avais rien à cacher, contrairement aux filles de l'époque qui vivaient en cachette des histoires d'amour ou "de cul" pour faire croire qu'elles étaient des oies blanches et rester ainsi des jeunes filles respectables... Hypocrisie totale !!
Moi, j'emmerdais déjà les biens pensants : J'avais 16 ans, j'étais amoureuse et je ne vois pas en quoi cela les regardait. :-)
1 mois avant mes 17 ans, j'apprenais avec joie que j'étais enceinte. Ce n'était pas le fruit du hasard : nous attendions chaque mois, cette bonne nouvelle. Nous étions peut-être, sans doute, un peu fous, mais nous nous aimions...
Je quittais l'école et trouvais de suite un emploi à la Caisse d'Allocations familiales... NON je ne rigole pas !! Je ne touchais pas les allocations, je TRAVAILLAIS au Service du Personnel de la CAF. Ils me firent un contrat qu'ils renouvelèrent jusqu'à la veille de mon congé maternité.
Je pense, mais personne ne m'a jamais rien dit, que j'ai du être fortement critiquée : J'avais 17 ans, j'habitais encore chez mes parents. et le pire sans doute, c'est que je portais fièrement cette grossesse, heureuse à l'idée d'être bientôt mère.
.../...
Sans que j'ai eu besoin de le lui dire, ma mère avait su dès les deux premières semaines, que j'étais enceinte.. Elle ne m'avait pas jugée ; elle m'avait juste dit :" C'est ta vie, tu l'as voulu cet enfant.. Maintenant cherche un travail pour le nourrir" Ou un truc comme ça, mais plutôt sympa.. Pourtant, elle avait dû être déçue : j'étais sa première fille et je pense qu'elle avait du espérer que je fasse les choses dans l'ordre : Rencontrer quelqu'un, me marier, et ensuite avoir un enfant...
Je savais en outre, qu'elle n'avait pas franchement de sympathie pour le futur père. Cependant, elle était là pour m'accompagner quelque soit mon choix, (et dans le futur, mes choix) de vie.. et c'était bon de le savoir..
Mon père lui, ne m'avait rien dit... Il était le même, un père distant, qui maintenant que le temps a passé, ne savait sans doute pas comment établir une relation avec nous.. Il n'était ni méchant, ni gentil ; il était là.. Ma mère avait du lui dire que j'étais enceinte, mais je n'eus jamais aucune réflexion à ce sujet... Nous n'avions pas l'habitude de discuter, cela ne changeait donc rien. Il voyait mon ventre s'arrondir avec les mois qui passaient.. et attendait.
J'avais "la tête dure" comme on dit chez nous :-)... Mon père avait durant 9 mois, ignoré ma grossesse.. Pendant mon séjour à la maternité (8 jours à cette époque) il n'était pas venu me voir.. Je ne crois pas avoir non plus, attendu sa venue...
Lorsque j'étais revenue à la maison, ma chambre étant de suite à l'entrée, j'y étais entrée directement et avais déposé ma fille dans son berceau. J'étais allée lui dire bonjour : il était assis dans son fauteuil, lisant son journal... Je l'avais embrassé.. Il m'avait embrassée... comme si je rentrais d'une journée de travail et j'étais repartie défaire mes valises et m'organiser... sans plus me préoccuper de lui.
A midi, ma mère étant rentrée déjeuner, je l'avais suivie dans la cuisine pour papoter... Lorsque j'en étais ressortie, il n'était plus dans son fauteuil.. Je m'étais dirigée vers ma chambre et l'avais aperçu, penché sur le berceau de ma fille, les larmes aux yeux, lui caressant ses petites mains.. et lui parlant doucement..
Cette image est toujours vivace aujourd'hui et rien que d'y penser, cela me procure une grande émotion... Je n'ai jamais compris cette distance que mon père avait avec nous, pourquoi il était ainsi.. Je sais qu'il m'aimait.. Il ne m'a jamais frappé, rarement disputé.. L'on ne partageait rien : 'il vivait juste avec nous sous le même toit .
Un peu plus tard, il la tenait dans ses bras... :-)
Mon père avait une tendresse particulière pour ma fille.. et plus tard, mes filles et elles le lui rendaient bien.... Il est décédé, il y a 14 ans ; Je sais que sa disparition a été très difficile pour mes filles car pour elles, il a été un vrai grand père, à défaut d'être un bon père pour nous...
.../...
Ce 14 mars, lorsque j'avais ressenti les premières contractions, je m'étais préparée tranquillement et j'avais prévenu ma mère qui était au travail.. "Vis ton accouchement petit à petit.. et n'écoute pas tout ce que l'on a pu te dire.. car un accouchement ne ressemble pas à un autre.. " avait été son précieux conseil
Je l'avais suivi .. Je n'étais pas inquiète, je n'avais pas peur.. J'étais sereine..
Arrivée à l’hôpital vers 10h, détendue, j'avais dormi presque toute la journée.. Le travail se faisait doucement, tranquillement.. Ma mère était passée me voir vers 17h, juste avant que l'on me conduise en salle de travail... Le père de mes filles étaient arrivé et m'y avait rejointe.
Entre la péridurale et les douleurs de l'accouchement, j'avais choisi : Je préférai les douleurs à cette grande aiguille qu'on allait planter dans mon dos.
Deux heures après, j'étais maman pour la première fois.
J'avais 18 ans.. moins deux mois...
J'étais romantique.. j'étais innocente et amoureuse. heureuse et comblée... J'avais une fille, un homme que j'aimais et qui m'aimait, c'était le bonheur...
Je ne savais pas encore qu'un homme peut vous dire "je t'aime" et se retrouver quelques minutes après dans les bras d'une autre..
J'avais 18 ans...
J'étais plutôt mure et j'étais rentrée dans mon rôle de mère sans difficulté.. Je m'occupais de ma fille à plein temps.. en même temps qu'un autre enfant d'une voisine..
Lorsque vint l'été, je me rendis compte qu'avoir un enfant entraîne obligatoirement de respecter certains horaires, et imposait des contraintes.. Je voulais bien les avoir, mais je me rendais compte qu' elles étaient pour moi seule.. Avec l'arrivée de ma fille, ma vie avait changé... pas trop celle de son père. JC travaillait, passait me voir et voir ma fille chaque jour... mais continuait à mener sa vie de jeune homme de 23 ans..
Pour lui, le soir, vers 18h, c'était les parties de football, auxquelles j'avais auparavant l'habitude d'assister... Pour moi, c'était l'heure du bain.. du dîner et du coucher de ma fille..
Je me sentais frustrée.. Mon bien aimé travaillait toute la journée, et même s'il passait nous voir chaque jour, nous passions moins de temps ensemble..
Pendant une courte période, je pris l'habitude de rentrer, donner le bain et le repas du soir, et sous prétexte de sortir le chiot qu'il m'avait offert, je courrai grappiller quelques minutes auprès de lui. laissant la garde de ma fille à ma jeune sœur et ma mère...
3/4 d'heure... une heure peut-être...
Je n'aurai pu faire plus.. ma mère m'aurait vertement réprimandée...
Je dus sans doute, commencer à rallonger mes moments d'absences... car ma mère ne tarda pas à me coincer entre deux portes... "Même la pharmacienne m'a dit qu'on se demande si tu as accouché d'un chiot !!" me lâcha-t-elle un soir !!!
Mon cœur se brisa instantanément... Je fus blessée au plus profond de moi !!
Comment cette femme avait-elle osé dire cela ?? Comment pouvait-elle penser cela de moi !!? (pourtant je l'aimais bien cette pharmacienne qui m'avait vue grandir) J'ETAIS UNE MERE !! Je ne voulais pas, je ne permettais pas qu'on en doute..
Mais j'étais également une femme... une femme éperdument amoureuse ...
J'avais 18 ans...
Sans doute attendaient-ils tous le faux pas.. celui qui permettrait de dire que j'étais l'écervelée vicieuse, engrossée et incapable de gérer mon enfant..
J'avais 18 ans...
J'étais mère d'une petite fille de 4 mois et j'avais juste voulu être, quelques minutes par jour, également la femme de son père...
Repenser à cette phrase, même 35 ans après, me glace le sang, me blesse..
J'avais 18 ans...
Ce fut là fin..
Ce fut la dernière fois que je sortis le chien...
Ce fut la dernière fois que j’assistai à un match de foot..
Ce fut la dernière fois, que je laissai ma fille..
Ce fut la dernière fois que le père passa avant mon enfant, et plus tard, avant mes enfants... (Bon vous l'aurez noté.. j'aurai pu dire "notre", et "nos"" mais on ne me refait pas.. :-) )
Un épisode de 15 jours maximum.. bien moins sans doute.. que j'ai relaté en un partage d’expérience, quand par la suite, j'ai aidé des mères seules.. Un passage que j'ai raconté à mes enfants, à mes amies, car je n'ai rien à cacher...
Un passage qui m'a permis de déculpabiliser plein de jeunes mères... Mères isolées ou pas d'ailleurs... Nous sommes mères, et nous sommes femmes.. Les biens pensants nous demande de rester mère et de rester femme.. Ce n'est nullement du à l'age, ni à un statut social, plutôt au fait que lorsque l'on devient mère, l'on ne se peut se rendre compte qu’après, et même si on le sait, même si l'on s'en doute, que l'on est dorénavant, si l'on n'a personne pour nous seconder, liées à jamais à un petit être qui dépendra totalement de vous durant au moins les 3 premières années de sa vie..
Cette sensation de dépendance, aussi fugace soit-elle, on la ressent quelque soit l'âge.. Cela ne se dit pas.. Cela ne se fait pas de penser ces choses là : Nous sommes mères et devons être dévouées corps et âmes à la chair de notre chair....
.../...
J'avais 18 ans..
J'étais mère..
Je l'ai toujours été..
Ces mots blessants, injustifiés à mon sens, furent les seuls que j'ai retenus
Nous étions en 1979, j'avais 18 ans, on m'attendait au tournant... J'avais juste commis le crime, quelques fins d’après midi, de laisser ma fille à des personnes de confiance pour être avec son père. J'avais été jugée indigne et incompétente...
A cette époque déjà, je ne tolérais pas que l'on me salisse ou qu'on ternisse mon image de mère.
.../...
A partir de ce moment, je me consacrai entièrement et totalement à ma fille, délaissant quelque peu le père, il est vrai... Je me contentais de ces venues journalières et parfois nous allions toutes les deux le retrouver chez lui...
J'étais bien..
J'avais été embauchée à la Sécurité Sociale.. Ma fille était gardée deux étages en dessous par une nourrice qui m'avait vue grandir également..
J'avais hâte de la retrouver chaque soir, après ma journée de travail, souvent avec une surprise ...
J'étais heureuse..
J'avais un enfant.. un homme qui m'aimait... Nous allions avoir un appartement et donc, bientôt vivre ensemble et former une jolie petite famille...
Pfftt!!!
.../...
La chute fut rude..
Je l'appris à mes dépends quelques mois plus tard
Ce fut brutal,.
En une seule phrase toute ma vie bascula...
" JC et moi on est ensemble depuis 6 mois et on va se marier.." me dit la maîtresse.. ( A moins que la maîtresse, ce fût moi ??? )
Ma fille avait 9 mois.. et depuis peu j'attendais mon deuxième enfant.. (peu d'étreintes mais productives !! :-) )
"Il a dit que vous avez fait exprès de tomber enceinte... " ajouta-t-elle
Je crus que j'allais mourir... mais malheureusement ou heureusement, même quand la douleur est trop forte, on ne meurt pas pour ce genre de chose..
J'avais l'impression de vivre un cauchemar.. J'allais me réveiller et rire de ce mauvais rêve.. Cela ne pouvait pas être possible ; cette femme était folle... complètement folle..
../...
Au fond de moi, au ton assuré et provocateur de sa voix, je savais qu'elle disait vrai..
Mais je ne voulais pas... Il ne fallait pas que ce soit vrai..
Il ne fallait pas que mon rêve se brise..
J'avais 18 ans...
et pour la seconde fois, j'allais être maman
.../...
L'homme était coureur mais m'aimait plus que tout.. (Cela vous semble incompatible ?? a moi aussi.. mais pas à lui..) Il avait préféré mentir comme un arracheur de dents... Il aurait fait n'importe quoi pour ne pas me perdre.. Il l'insulta, la menaça devant moi, cria... Je me mis à douter de la véracité des faits ...
Pour moi, qui ne voulais pas briser mon rêve, malgré les signes évident, malgré les incohérences, en un premier temps, j'avais préféré le croire...
Mais quelque chose s'était brisée..
Quelques jours plus tard, ayant perdu toute confiance, je l'envoyai rejoindre sa maîtresse, décidant qu'il valait mieux être seule que mal accompagnée..
Apres le choc, et parce que rien n'est insurmontable, je poursuivis ma grossesse, entourée des miens, de ma mère, toujours présente, qui ne me jugeait jamais, de mes amies.. et en me réconfortant en serrant ma fille fort dans mes bras lorsque parfois, le chagrin me submergeait..
Je pense bien que les commérages devaient aller bon train dans cette cité où j'avais grandi, dans laquelle tout le monde se connaissait ... Mais personne ne vint jamais me dire quoique ce soit.. et aucun ragot ne me fût jamais rapporté..
Je me souviens l'avoir croisé un jour, avec sa maîtresse ; J'étais enceinte de 7 mois.... J'avais cette jolie robe à carreaux marron et beige que j'adorais.. Je me promenais avec ma mère.. Nous bavassions tranquillement quand leur voiture vint se garer à quelques mètres de nous.. Nous nous retrouvâmes face à face....
Mon cœur se serra.... Cela faisait trois ou quatre semaines que nous ne nous étions vus.
"Lève la tête.. Garde le sourire.. Sois fière de toi... et continue d'avancer.. " me dit ma mère de suite...
Je fis ce qu'elle me dit et nous poursuivîmes notre chemin, sans lui jeter un regard.
M'avoir vue avait du le remuer un peu, car le lendemain il sonnait à ma porte, me demandant pardon et m'avouant qu'il m'aimait toujours..et qu'il ne voyait pas sa vie sans moi, ma fille et mon futur enfant...
Je suis quelqu'un d'entier.. Je n'ai pas de demi mesure..
L'aimais-je encore ?? Je ne sais pas... je pense que oui mais les raisons premières qui me poussèrent à le reprendre, n'avaient aucun lien avec l'amour...
Je venais d'avoir 19 ans... et à 19 ans, on ne réfléchit peut être pas comme il faut...
Je l'autorisai à refaire partie de ma vie... dans un seul but : Clouer le bec à sa maîtresse et dire à tous ceux qui guettaient ma chute : "Je savais qu'il reviendrait"...
Bah !!! J'avais 19 ans.....
Il était le père de ma fille, bientot de "mes" filles.. et il m'aimait..
La vie de couple fut tumultueuse, théâtrale.. L'homme était infidèle notoire.. Mais prêt à tout pour ne pas me perdre.. Il s'auto mutilait, pleurait à chaudes larmes, menaçait de se tuer, de nous tuer pour me convaincre de sa sincérité..
Je savais qu'il mentait, mais avant d'en être pleinement convaincue, l'eau coula sous les ponts..
Quelques années plus tard, après moult mensonges et infidélités.. Apres moult séparations et réconciliations.. .. Apres moult menaces...
Je le quittai..
Merci encore à cet océan de 8000 kilomètres... qui me permit de le faire.. ;-)
J'étais libre...
Après avoir eu le pire des manipulateurs, j'étais blindée et prête à affronter la vie..
Plus aucun homme ne pourrait me berner... J'avais été à bonne école..
.../...
S'il y avait une chose dont j'étais sure, c'est que je n'aimerai plus jamais personne... aussi fort.. aussi intensément...
Vendredi soir, sachant que les jours à venir allaient être intenses, nous avions décidé (enfin.. j'avais proposé.. fermement..heu.. enfin.. j'avais dit.. et tout le monde avait accepté :-) ) de faire une sortie en famille.
Le programme : Ciné.... diner.... Ciné !!
Nous étions à la veille des vacances scolaires et, Abi et Enzo, ayant répétition à la Maitrise du Capitole.. (Un peu de pub tiens... Abi et Enzo, petits chanteurs de la Maîtrise du Capitole, participeront au concert du samedi 14 février 2015 à 20h, de "Jeanne au Bucher" , orotario dramatique, avec Marion Cotillard qui prêtera sa voix et ses traits !! ) avaient été dispensés des cours de l’après-midi.
Nous les avions donc récupérés à la fin de la répétition, vers 15h et étions partis à bicycleeeeeeeette !!.. heu en voiture bien sur, au ciné..
Confortablement installés dans la salle, nous avons donc regardé un premier film " La nuit au musée " ..
Bon.. que dire ??? Petit film détente.. On a eu ce à quoi on s'attendait.. J'ai rigolé.. un peu.. dormi.. très très peu.. quasiment pas.. J'avais décidé de ne pas prendre de popcorn et j'crois bien que j'ai juste cligné des z'yeux au début (Je vous rappelle ma propension à m'endormir au ciné, des que la lumière s'éteint.. et le popcorn est le seul moyen que j'ai trouvé pour me tenir éveillée ;-) )
Bref, on a vu le film.
Au milieu du film, trois filles se sont levées d'un coup et sont sorties de la salle rapidement.. (J'comprends jamais pourquoi les gens sortent de la salle au bout d'une demi heure parfois..)
Je les ai regardées partir un peu suspicieuse... Pourquoi s'en allaient-elles aussi rapidement ?? J'ai commencé à angoisser un peu.. Avec tous les derniers événements, on ne sait jamais !!
Puis, je me suis replongée dans le film....
Quand celui ci s'est terminé, ayant une heure et demi à tuer avant la prochaine séance, nous avons décidé d'aller manger un Kebab pres de la place du Capitole.. Nous avions pris des sandwich à emporter quelque semaines auparavant, et nous les avions trouvés plutôt délicieux (contrairement aux avis donnés sur le lien) . Comme je me souvenais qu'ils avaient une grande salle de restaurant, nous pourrions donc manger tranquillement et nous poser le temps que l'heure de la séance arrive.
Nous avons commandé, nous sommes dirigés vers la salle : celle ci étant ouverte sur la rue, je comptais bien nous trouver une table dans le fond, bien au chaud...
Et... là.. tout à coup, gros coup d'angoisse !! Les derniers événements me reviennent en mémoire.. Je regarde suspicieuse les gens qui m'entourent : Et si quelqu'un rentrait tout à coup et se mettait à tirer ?? Et si tout à coup rentrait un kamikaze ?? Nous n'aurions aucune chance !!Non non.. hors de question qu'on aille dans le renfoncement !! Je m’arrête donc aux premières tables prés de l'entrée, au grand étonnement de Chéri..
"On devrait aller dans le fond, il fera moins froid " me dit il..
Je réponds sans répondre, grommelle quelque chose que moi-même je ne comprends pas.. Je noie le poisson.. Je dois donner l'impression que tout va bien alors que je suis au 100ieme dessous !!
A l'intérieur de moi, c'est un vrai tsunami : Mais qu'est ce qui m'a pris de venir manger ici ? L'angoisse me saisit de plus en plus... mais je ne laisse rien paraître... Nous devons rester une heure ici, et nous y resterons.. .Point. (aarrrrrrgggggh !!)
Je regarde les gens qui entrent et qui sortent... surveille leur moindre mouvement, le moindre oubli de sac ou autre...
Et puis au bout de 20 minutes, je me détends.. J'écoute les enfants qui babillent, rigolent, se moquent, insouciants.... De toute façon, c'est à moi de gérer mon angoisse..
J'arrive même à jouer avec eux, au jeu des prénoms (Quoi tu connais pas ce jeu !!?? Bon ben je te l’apprends.. ca occupe bien les enfants : tu prends chaque lettre de l'alphabet, en commençant pas "A" et chacun dit un prénom.. celui qui ne trouve plus de prénom commençant par la lettre en question a perdu !! :-) )
Bref !!! Le repas se termine.. Je suis gelée mais.. on a bien mangé...
Je sais que le film est marrant et je décide de tenter l'aventure une deuxième fois sans popcorn...
Et j'ai bien raison !! Pas du tout eu envie de dormir une seule minute !!
Le film est drôle à souhaits !!! Je ris à gorge déployée !! Tres très bon moment de détente...
Sauf que... tout à coup, 20 minutes après le début du film...
"Ben d'où ils sortent ceux là " dit chéri...
J'ai juste le temps de sortir du film pour voir deux hommes traverser en contre bas en courant...
Sueurs froides... Ca y est... les derniers événements me reviennent à nouveau !!
Pourquoi courent ils ?? auraient ils par hasard déposer quelque chose de malveillant ???
L'angoisse me saisit à nouveau.. Je décroche du film quelques secondes qui me semblent interminables..
Je relève mon manteau que j'avais posé sur mes genoux, pour me protéger au cas où.. ( Comme si mon manteau allait me protéger de quoi que ce soit !! pffftt !! )
Heureusement cet état ne dure pas longtemps.. Je me replonge dans mon film et me détends.. Je ris à nouveau de bon coeur...
Le film se termine...
Nous quittons la salle.
Il est 20h30..
Comme il est tôt, Chéri propose un 3e film...
Heu.. pour moi ça ira... Non pas que je n'en n'ai pas envie, mais les derniers événements ne m'encouragent pas à rester en ville en soirée (Même si tout c'est passé dans la journée d'ailleurs..)
Nous retournons à la voiture (On y trouve un PV sur le pare-brise.. grrrrrrrr !! Je pense que Chéri avait du oublier de remercier Angie pour la place !! Pas bien Mon Chéri !! ) et rentrons tranquillement à la maison..
Conclusion :
L’après attentat, en ce qui me concerne est là...et bien là..
Déjà en temps normal, je suis quelqu'un de plutôt méfiante dans mes déplacements.. mais maintenant, je pense que c'est pire...
Je me dis que tout peut arriver, n'importe où, n'importe quand...
Que d'un moment à l'autre un moment de plaisir, de détente, un moment de bonheur en famille peut devenir dramatique...
Je sais que si on pense comme moi, on ne vit plus, on ne fait plus rien...
Alors je garde mes angoisses passageres, qui surgissent au moment où je les attends le moins...
Et je continue à sortir....avec mes enfants.. mon mari...
Tiens, hier soir c'était Flunch entre amis et en famille, puis Match de Hand, TFH équipe Nationale 1 (Abi a tenu la main des joueuses !! :-) ).. Une ambiance du tonnerre de Dieu !! On a bien crié, bien encouragé les joueuses !! Un très beau match !!
Ben même pas angoissée une seule fois maintenant que j'y pense !! Pas un seul moment d’inquiétude !!
Serait-ce du au fait que l'on n'était pas en plein centre ville ??!!
Ou plutot.. Moyenne, comme dirait ma fillotte, à la maison, on avait tous des taches ménageres...
On devait bien raler en silence sans doute, comme tous les enfants, mais on les faisait.
Ma mère avait rempli ce role durant notre petite enfance, et une fois devenus grands, il était normal que nous donnions un coup de main..
Et puis mettre la main à la pâte allait nous permettre aussi de pouvoir, plus tard, tenir notre maison.
Nous avions chacun nos tâches journalières. Ma mère ne faisait pas de différence entre les filles et les garçons.
Nous cousions, raccommodions, repassions, lavions nos vêtements..
Nous lavions et essuyions la vaisselle (ce que je ne fais plus jamais.. J'ai horreur de ça !!.. Je la laisse secher.. et puis de toute facon maintenant, plus de soucis, il y a le lave vaisselle)
Une des taches les plus ardues étaient le nettoyage de la moquette : elle se faisait à la brosse, à quatre pattes, avec une pelle à la main pour récupérer les saletés ; On avait bien un aspirateur, mais c'était pour les grands jours (ben oui, on faisait attention à tout .. pour faire des économies). D'ailleurs, il me semble que c'était ma mère qui le passait.
Je ne me souviens pas par contre avoir fait la cuisine.. Peut-être que si, quand ma mère, l'année de mes 15 ans, a repris une activité salariée, mais je n'en n'ai aucun souvenir !! Peut etre ai je du faire cuire des pates ou du riz quelques fois, mais j'en doute.. Je crois plutôt que ma mère préparait le repas avant de partir ou la veille.. et nous avions juste à le réchauffer.. De toute façon, comme elle ne travaillait pas loin de la maison, elle rentrait déjeuner , il me semble...
Nous étions aussi chargés de faire les petites courses... Acheter le lait, le pain...
Ah le pain... !!! Quel souvenir !!
A chaque fois, nous devions acheter 5 pains...
5 pains pas trop cuits...
J'aimais pas trop aller à la boulangerie.. Pourquoi ?
Parce que tous les clients avant nous, et même après nous, achetaient, une, deux voire trois baguettes..
"Une baguette s'il vous plait" Merci
Une demi baguette cuite s'il vous plait" disait le second
Une baguette et demi s'il vous plait" disait encore un autre...
et puis venait mon tour..
"5 pains pas trop cuits " disais-je le plus doucement possible (comme si les clients derriere n'allait pas voir le nombre de pains que la boulangere allait me donner !! :-) )
"5 pains pas trop cuits " répétait la boulangere à haute voix avant de me le donner ..Grrrrrr!!!
J'avais un peu honte de devoir demander autant de pains.. Je sais, maintenant que j'y pense c'était complètement idiot... Mais j'avais un rêve... Celui de dire un jour : "Je voudrais une baguette pas trop cuite, s'il vous plait "...
Hihi !! on est nul quand on est enfant j'te jure !!!
Quand je vois qu'aujourd'hui, comme pas mal de mes amies, j’achète 8 baguettes et je les congèle !!! pfftt !!! C'est devenu tellement courant, que je suis sure que si demain j'envoie mes enfants acheter 5 baguettes, cela ne les gênera pas.
Il y a un autre truc dont je rêvais quand j'étais petite et que l'on m'envoyait acheter le pain : C'était d'en manger un bout comme faisait mes copines...
Je trouvais ca troooooooop classe !! Elles demandaient une ou deux baguettes (elles étaient max 4 enfants dans leur famille) et une fois sortie de la boulangerie, elles cassait le bout, le quignon qu'on dit, et le mangeait tranquillement sur le trajet du retour...
Wouaaaaaaaaaw !!! trop de la chance !!!
Si j'avais osé faire cela, ma mère m'aurait ruinée !!:-) Nous n'avions pas interet à faire cela !! c'était totalement interdit... Alors, comme je trouvais ca troooooooop bien, et que je n'avais pas envie d'être différente d'elles, j'avais trouvé une petite astuce qui me permettait de faire comme les copines :
Je cassais, les petites épines de la croute
Quand j'arrivais à la maison, je rentrais discrètement déposer le pain dans la cuisine, mais ma mère s'apercevait de suite de l'aspect bizarroïde du pain .. "Chantaaaaaaal !! qu'est-il arrivé au pain ?? (oui parce que ma mère ne disait jamais "qu'est-ce qui est..." rappelez -vous... elle parlait graaave bien le français :-) ) "Heu.. je ne sais pas " disais-je...genre : "Comment !!?? QU'entends- je ??? Qu'ouis-je ??? le pain a été mangé à l'insu de mon plein gré ?? !!!" :-)
Bien sur je me prenais une avoinée mais cela ne m’empêchait pas de recommencer.. c'était tellement bon d'êtrecomme les copines... Je me promettais juste de mieux dissimuler mon grignotage la fois d’après... ce que bien sur je n'arrivais pas à faire:-)
Mon Zozo a bientôt 14 ans...
Je ne l'ai jamais envoyé acheter du pain.. Ni faire aucune course.
Depuis un an ou deux, il débarrasse la table et met la vaisselle dans le lave-vaisselle.
"Heu Enzo, que fait cette casserole dans l'évier ??? " lui disais-je il y a encore trois mois..
"Ben y avait plus de place dans le lave vaisselle !!" me disait il désemparé
"Et alors ?? tes petites mains ne peuvent pas la laver ??? "
"Ah oui !!" disait il étonné de cette possibilité :-)
Mais bon, comme on ne lui avait pas dit, ben il ne savait pas... :-)
Depuis, il lave la vaisselle qui ne rentre pas dans le lave vaisselle :-)
Depuis 3-4 mois, il a franchi une nouvelle étape.... Apres avoir mis la vaisselle dans le lave vaisselle... Il met une pastille et appuie sur le bouton !! Youuuuuuuuuupi !! Enzo lance le lave-vaisselle !!
"Ben vous m'aviez pas dit de le faire !!"
Ben c'est vrai ça !!! De quoi on se plaint ??? Si on lui avait pas dit.. Il pouvait pas savoir !! :-O
Alors, on lui a dit... et maintenant, il sait et il le fait...
Il a pris une initiative... Quand on bosse tous les deux à la salle, et que nous rentrons aux heures de repas, le couvert est toujours mis. Bravo Enzo !!! :-)
"Abi elle peut aider aussi à débarrasser" nous a dit un jour Enzo, épuisé par son trop plein de tache ménagere...
Abi aime bien aider son frère... et puis ca la rend plus grande de débarrasser.. Alors elle ne s'est pas fait prier pour seconder son frérot...
Mais bien sur, au bout d'un moment ..
"Heu non c'est à toi de le faire"disait l'un... "NON c'est à toi !!" disait l'autre... "A midi c'est moi qui l'ai fait"... "oui mais hier tu n'avais pas mangé à la maison et c'était à toi alors je l'ai fait deux fois"
STOOOOOOOOOP !! ai je dit... "Ca suffit !! Enzo abuse pas.. Parce que quand tu avais l'age d'Abi tu ne faisais rien OK !!!? Et puis, si ça continue, je fais un planning!! "
Je menaçais mais le planning ne venait jamais..
Alors Abi a pris son stylo, une feuille et a fait son planning... de qui nettoie, de qui débarrasse, de qui passe l'éponge..... ;-) Enzo a accepté sans sourciller. Je ne me suis mêlée de rien. Le planning trône sur le réfrigérateur.. et tous les deux le suivent sans problème..
ON pourrait croire que tout roule... dans cette maison, les enfants mettent le couvert, débarrassent la table, passent l'éponge, remplissent et vident le lave vaisselle (parfois)...
Mais comme personne ne leur a dit de passer le balai autour de la table... Il ne le passent jamais... grrrr!!
Un jour que j'en faisais la remarque à Enzo, il m'a même retorqué : "Heu.. je ne sais pas comment on fait !!.. Je veux bien le passer..."
J'ai halluciné... et j'ai laissé tomber
"Quand je pense à ce qu'on vous demande de faire... et qui semble pour vous une montagne !! Pfftt!!! Alors que moi... quand j'étais petite je passais le balai, faisais mon lit (et pas avec une couette mais avec drap et couverture!!) , devait ranger ma chambre (ce que vous faites une fois tous les trois mois) pliais mon linge, repassais, passais la brosse à quatre pattes pour nettoyer la moquette... " ai je commencé...
"Oh maman !! on sait... Mais ça.. c'était.. AVANT !!" aime se moquer gentiment Enzo...
Oui.... c'était avant...
Avant... Mais avant quoi ???
Avant... Quand j'étais petite :-)
:-)
05 février 2015
Merci à Marion, du blog "Maman Prout.com" de son article sur notre salle de jeux O P'TIT MONDE DE RICO !! Elle m'a vraiment donné envie d'y aller !!!
Quand j'étais petite..... Je n'étais pas grande... :-)
Et voilà !! Je l'ai encore fait !! Pfft !! Je ne peux pas m'en empêcher !!
Y a rien à faire : Plus de 50 ans que ca dure...
50 ans que je ne peux dire la première phrase, sans penser de suite à la seconde.
Souvenir d'enfance...
"Quand j'étais petite, je n'étais pas grande
Je montrais mon cul à tous les passants
ma mère me disait: "veux tu le cacher"
Je lui répondais : "veux tu le toucher" !! "
Ne me dites pas que vous ne la connaissez pas !!?? Je ne vous croirai pas !!
Tout le monde connait cette chanson paillarde apprise en colo, chanson que vous pensez bien, je ne chantais jamais devant mes parents... sous peine de sévère réprimande... De toute façon l'idée ne me serait jamais venue d'oser le faire..
Oui j'avoue : Je n'ai pas toujours été une petite fille modèle.. Je l'ai été souvent.. .. mais pas toujours..:-)
Mais bon, c'est la colo...
C'est un peu comme... cette autre chanson...
"En allant cherche d'la biere
Je suis tombée, je suis tombée le cul par terre..
Une négresse m'a ramassée... (J'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi "Une négresse"... d'ailleurs rien que pour ce mot, j'aimais pas entendre les autres la chanter..)
Et m'a fait trois gros baisers !!!
Tiens en parlant de "négresse..."
Je me souviens d'un jour où, ma mère étant à la clinique , nous avions du déjeuner à la cantine..
J'avais 9 ans... et horreur de manger à la cantine ; C'est que je n'étais pas habituée..
Ma mere venait nous chercher tous les midis pour que nous déjeunions à la maison..
Ce jour là donc, j'étais restée à la cantine et au dessert, nous avions eu la galette des rois... J'étais assise à une table, sans copine, n'osant demander les plats, mangeant du bout des lèvres, pressée que le repas se termine pour que cesse ce supplice.
Lorsque vint le moment de la galette, comme par hasard, ce fût moi qui eut la fève. L'on me donna la couronne que je portai 3 minutes sur la tête... avant de la poser à mes cotés.
Une fille de ma tablée, se trouvant sans doute tres drole, me héla :" Il faut que tu cherches ton roi... tiens regarde là, il y a un nègre comme toi là-bas!!" s'esclaffa-t-elle.
J'étais déjà une enfant timide, mais alors là.. je n'eus qu'une envie : rentrer sous terre..
J'étais une enfant timide , je l'ai dit... Je ne répondis pas.. mais je fus blessée, peinée.
Plus de 40 ans après, chaque fois que vient le temps des rois, je pense à elle. Je la revois écroulée de rire sur sa voisine, et je ressens le même sentiment de mal être que ce jour là..
Quand je dis que l'enfance marque toute une vie.. pffftt !!
Tiens.. c'est comme cette autre chanson...
"Un soir dans sa cabane.. un tout petit petit négro
Mangeait une banane (ben oui.. bien sur !! Noir.. banane.. chocolat c'est pareil.. et réducteur.. pfftt!!)... "
Grrrrrrrr !! Chaque fois que je partais en colo, fallait que je me tape cette chanson !!
Pourtant, les animateurs voyaient bien que j'étais noire !!Non ??? "Négro, nègre, négresse".. Ils savaient bien que ce n'était pas des mots sympas !! Non ??? Ils auraient pu en tenir compte, meme si nous n'étions que peu d'enfants d'outre mer.. peu d'enfant noire de peau.. enfin.. marron :-)
Ce n'était pas méchant, je sais bien .. Les animateurs, les enfants, chantaient cette chanson et disaient "négro" comme s'ils avaient dit: "garçon, bonhomme ou je ne sais quel autre mot commun désignant une personne... " .. Sauf que moi, ben, cela me gênait.
Bon .. à part ça, je n'ai jamais eu d'insultes de ce genre..
On ne m'a jamais traitée de négresse ou autre qualificatif ayant attrait à mon apparence et à ma couleur de peau.
Ah !! Par contre, une fois aux Antilles... Il y a une trentaine d'années, on m' a dit de retourner dans mon pays !! :-) Aux antilles !!! C'était la meilleure d'ailleurs..
Une touriste blanche, alors que j'étais moi meme touriste noire, qui, alors que l'on se plaignait de son chien qui en caracolant autour de nous, nous envoyait du sable, nous avait répondu :" Si vous etes pas contents, retournez en Afrique " !! :- o
Heu... Cherchez l'erreur !!
En ce qui me concerne, mon père et ma mère sont nés et ont vécu en Guadeloupe.
Ils sont arrivés en En France, j'avais 3 mois.
J'avais 5 ans quand je suis retournée en vacances là bas.. Je n'ai que tres peu de souvenirs..
- Un nid de guêpes qui m'était tombé dessus et des piqûres au menton...
- une chute dans de la boue alors que j'étais habillée tout de blanc...
- Une impression d'avoir manqué tomber du paquebot alors que nous effectuions la traversée de l'atlantique pour nous rendre en Guadeloupe... 15 jours de traversée quand même !!... C'était en 1965 ou 1966
- Le lait de vache, qu'était vraiment du lait de vache tiré du pis de la vache en direct ( et les mouches dedans.. berk !! mais ca ne m'a pas dégoûtée du lait vu que j'en bois tous les matins)..
et.. et...
- Surtout, je me souviens que cette année là, il y avait eu un cyclone ; nous étions calfeutrés dans une maison en tôle.... et on nous avait donné à manger des oiseaux... Bon bien sur, ce devait etre un oiseau qui se mange, je sais pas moi, p't'ete de la caille ou un autre truc.. Mais moi alors !! Tout ce que je sais, c'est que j'en voulais pas de cet oiseau que, normalement, on voyait voler et faire "cucui-cui" et que l'on me mettait maintenant dans mon assiette à manger !!
J'y suis retournée 15 jour en 1974 pour la mort de mon grand père.. Grand-père que je n'avais vu qu une seule fois quand, si je m'en souviens bien, il avait séjourné une 15aine de jours chez nous quelques mois auparavant
Je me souviens de ces cousins que l'on voyait de temps en temps en France, qui étaient des nantis aux Antilles, à qui l'on interdisait de parler le créole, (c'est la langue des "viés negs' "), qui vivaient dans cette grande maison cossue silencieuse, sans âme, sans vie... sans rire...
Je me souviens de la réaction d'une femme que je ne connaissais pas, croisée à l'enterrement de mon grand père, qui, parlant de moi comme si je n'étais pas là, m'avait fait me retourner, indignée, pour montrer à son amie que je portais du rouge !! Sacrilège !! Du rouge à un enterrement !! Le rouge c'est la gloire !! On n'en porte pas aux enterrements !!! Pourtant le débardeur que je portais était gris. et noir.. Il y avait deux ou trois petits filets de rouge.. si mince qu'il fallait vraiment être une mauvaise langue (comme cette dame) pour le montrer du doigt, alors qu'il était, de plus porté par une gamine de 14 ans..
J'ai vraiment connu la Guadeloupe en 1983.. J'avais 22 ans.
Ça plaira pas ce que je dis à certains sans doute, mais trois semaines aux Antilles me suffisent largement... 15 jours c'est trop court.. 4 semaines c'est trop long... 3 semaines c'est juste assez pour avoir des regrets et avoir envie de revenir.. Même si je n' y suis pas retournée depuis 1998 !!
Je suis guadeloupéenne, c'est clair... Je suis d'origine Guadeloupéenne, c'est clair aussi... Mais j'ai été élevée en France..
A la française... ?? A la guadeloupéenne ??
ben en fait, j'en sais rien..
On mangeait français, on s'habillait français.. Maman nous concoctait de temps en temps des plats antillais.. colombo, dombrés, haricots rouge et riz... du crabe à pâques...
On était habillé comme tout le monde, on respectait les mêmes lois, on avait les mêmes valeurs.. Ma mère nous parlait français et créole mais nous lui répondions toujours en français. D'ailleurs, j'ai l'habitude de le dire : Ma mère ne blaguait pas avec le français à l'école.. d'ailleurs maintenant encore :-) Nous étions d'ailleurs tous de très bons élèves dans cette matière ... (D'ailleurs pendant que j'y pense.. vu que je tape en regardant la télé, il se peut que j'oublie une faute ou deux.. dites le moi vite avant que ma mère passe par là.. sinon je vais devoir conjuguer et copier 100 fois la règle de grammaire !! :-) c'est que ca blague pas !! ;-) )
Bref, on était comme les copains sauf qu'on était noir... heu.. marron.. d'ailleurs on l'est encore !! ahah !!
Aux Antilles, pour les îliens, les guadeloupéens, vu qu'on était né en France, on nous disait qu'on n' était pas chez nous..on nous appelait "les vacancières"..
Bon pas facile quoi...
Bah je dis ca mais en fait.. je m'en fiche.. Je vis en France depuis 53 ans.. Ma vie est ici.. Je me sens bien en France..
Bon en même temps, je ne suis pas allée voir ailleurs.. mais bon... J'en n'ai pas l'envie non plus
Bref...
J'ai un peu bifurqué !! Je ne pensais pas du tout parler de ça, quand je me suis mise derrière mon écran ce matin..
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