"La brindille"....
"Oh lala Maman !! elle est folle la fille" me dit abi (8 ans) en me regardant avec les yeux écarquillés..
"Que se passe-t-il ma fille ?" lui dis je
"Ben la fille dans le film, elle apprend qu'elle est enceinte .. elle a déjà 6 mois, et elle veut abandonner son bébé !!" me dit Abi
"Ah oui.. ce sont des choses qui arrivent malheureusement " lui dis-je...
"Ah oui mais quand meme.. ca se fait pas !!" me dit Abi
"Oui c'est triste.. Mais parfois la maman pense que c'est mieux pour le bébé.. Elle a peur de ne pas pouvoir s'en occuper... Il ne faut pas juger.."
Enzo ( 12 ans ) et Mon Chéri, se sont réveillés et se sont joints à nous, et c'est tous ensemble que nous avons regardé la fin du film...
L'épilogue etait fort triste.. On voit le désarroi de cette jeune maman qui refuse de voir son enfant, mais qui à l'impression de n'avoir pas d'autre choix... On voit ce bébé tout seul, qui lui sourit, lorsque quelques jours apres, elle se penche sur son berceau, lui glisse une lettre et lui dit adieu..
C'est triste.. j'ai la larme à l'oeil...
"Je vais pleurer " dit Enzo..entre rire et larmes..
"C'est normal.. tu es tres sensible " je lui dis.. "Moi aussi j'ai le coeur serré.. et j'ai envie de pleurer...
Il me regarde, il pleure... il saisit un oreiller, se cache la tete dedans et éclate en sanglots....
:-(
Je m'assieds à ses cotés et le prend dans mes bras.. Il se laisse faire en continuant à pleurer...
Je lui caresse les cheveux... Lui parle doucement..
Je lui parle du conscient... de l'inconscient... De ce que l'on sait et que l'on ne sait pas de ce que ressent le bébé quand il nait...
Je lui parle de lui.. de sa naissance.. de mon désarroi en pensant au sien face à la separation de la naissance..
De la solitude et de l'incompréhension qu'ont été les siennes lorsque l'on l'a retiré de mon ventre et emporté loin de moi durant trois jours.. De ce qu'il a pu ressentir, étant bébé et qui inconsciemment il porte à jamais en lui..
Je lui parle de ma determination, à le voir coute que coute, malgré l'interdiction du corps médical, malgré la douleur, (d'ailleurs... ai-je mal ? j'oublie ces 25 agraphes qui me referment le ventre), malgré ma faiblesse..
"On t'avait retiré de mon ventre, respirant difficilement.. tes premiers instants de vie avaient été douloureux pour tenter de te réanimer.. et puis l'on t'avait mis là bas... tout seul.. piqué par ci, par là.. Qu'avais tu du ressentir loin de moi.. loin du cocon qui t'avait gardé durant neuf mois ??? Qu'en sait on ?? Que sait on de ce que tu pouvais ressentir ?... De l'angoisse sans doute.. Arrivé dans ce monde inconnu, sans reconfort, sans mes bras pour te serrer, sans mon sein pour te nourrir.. sans mes mains pour te caresser... "
Non... on ne saura jamais.. Mais je pense qu'une epreuve pareille au début de la vie, ne peut etre sans conséquence.. Consciemment ou inconsciemment...
D'où cette grande sensibilité que tu as...."
Nous sommes resté blottis dans les bras l'un de l'autre durant de longues minutes..Silencieux..
Echangeant de petits bisous de temps en temps...
Puis Enzo m'a dit :
"Merci maman.... "
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