Bonsoir,
un article lu dans Le Monde ce jour :
"Serge July, l'ex-patron de Libération, avait annoncé en 2005 la naissance d'un quotidien "bimédias", sur le papier et sur Internet. Aujourd'hui, les patrons de presse vont plus loin et parlent de "journalisme multimédias". Les Echos devraient ouvrir la voie dès juin en fusionnant les rédactions du journal papier et du site Web, un projet porté par Nicolas Beytout, le PDG de DI Group, le pôle média du groupe LVMH.
"A partir d'un seul poste, chaque journaliste pourra, grâce à un logiciel, travailler pour le papier, le Web et la téléphonie mobile, explique M. Beytout. Nous partons du constat que les lecteurs exigent de trouver une information de la même qualité sur tous les supports de la marque, et les mêmes signatures." Les Echos seront ainsi le premier quotidien français à s'engager dans une démarche qui n'existe qu'à l'étranger, par exemple au Daily Telegraph.
Mais la tendance est générale : les quotidiens et les hebdomadaires réfléchissent tous à des rapprochements entre l'imprimé et le Web. Un amendement à la loi Hadopi, déposé par le député (UMP) des Bouches-du-Rhône Christian Kert et adopté en commission mixte paritaire le mardi 7 avril, va dans ce sens. Il prévoit que "la collaboration entre une entreprise de presse et un journaliste professionnel porte sur l'ensemble des supports du titre de presse (...) sauf stipulation contraire dans le contrat de travail". Le syndicat de journalistes SNJ a protesté contre ce qu'il considère comme "le coup de force de quelques patrons de presse qui modifie en profondeur l'organisation du travail des rédactions".
Les syndicats déplorent d'autant plus cet amendement au projet de loi, qui devait être adopté définitivement jeudi 9 avril, qu'un compromis a été trouvé sur la question des droits d'auteurs, prévoyant une cession pour tous supports pendant une durée déterminée.
Les expériences menées dans plusieurs rédactions tendent à prouver que la méthode la plus efficace pour inciter les journalistes du papier à travailler pour le Web est de leur donner envie. "Les politiques coercitives ne fonctionnent pas, note Olivier Costemalle, rédacteur en chef adjoint de Libération.fr. Nous avons envoyé un courrier électronique en septembre à tous nos journalistes en proposant une boîte à outils et en faisant appel à leur créativité. Ceux qui goûtent à Internet ne peuvent plus le lâcher.
Chaque titre expérimente des dispositifs permettant de mieux faire travailler ensemble les rédactions Web et papier. A Libération, le pôle Internet est installé symboliquement au "central", le lieu névralgique où les pages du quotidien papier sont bouclées tous les soirs. A L'Express, le rituel veut que la rédaction Web soit la première à prendre la parole lors de la conférence de rédaction. LeMonde.fr devrait rejoindre en septembre les locaux de sa maison mère, le quotidien Le Monde.
Eric Mettout, rédacteur en chef de L'Express.fr, se réjouit d'avoir "converti" un journaliste rétif au Web en lui proposant de couvrir un match de football minute par minute grâce au réseau Internet Twitter.
Chaque titre expérimente des dispositifs permettant de mieux faire travailler ensemble les rédactions Web et papier. A Libération, le pôle Internet est installé symboliquement au "central", le lieu névralgique où les pages du quotidien papier sont bouclées tous les soirs. A L'Express, le rituel veut que la rédaction Web soit la première à prendre la parole lors de la conférence de rédaction. LeMonde.fr devrait rejoindre en septembre les locaux de sa maison mère, le quotidien Le Monde.
La convergence du papier et d'Internet entraîne deux grandes évolutions. D'une part, les éditeurs raisonnent de plus en plus en termes de "marque", déclinée sur plusieurs supports. D'autre part, le Web contribue à renforcer la visibilité de quelques grandes signatures, qui écrivent pour le papier et sont incitées à animer en ligne un blog ou une newsletter. Denis Olivennes, patron du Nouvel Observateur, assume cette évolution : "L'Obs a toujours été un club de grandes signatures."
Mais un fossé culturel sépare encore les deux types de journalisme. "Un rédacteur du papier peaufinera son article jusqu'au bouclage, note Clémence Lemaistre, rédactrice en chef de 20minutes. fr. Un journaliste du Web n'hésitera pas à mettre en ligne une version provisoire, avec la mention "plus d'info à venir"." Certains évoquent même un "mépris" réciproque. Les journalistes du papier ont longtemps perçu ceux du Web comme les fossoyeurs de l'imprimé. De leur côté, les rédacteurs de la génération Internet se voient parfois comme les précurseurs d'une nouvelle façon d'écrire la presse."
Il serait grand temps que les journalistes arrêtent de se prendre la tête et se disent qu'internet n'est pas un fossoyeur de l'information mais au contraire un accélérateur.
A bientôt...
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