A 8H00 le convoi était prêt, nous étions heureux de quitter MOFFAT pour rejoindre notre destination finale dans les alentours d'ABINGTON. Comme il a été convenu à BRIGHTON, le 3e convoi restera en place sur le site d'ABINGTON au moins pour les 6 mois à venir et peut être plus si notre installation ne se passe pas comme prévue. Je sais que notre Maitre ANTOINE DE CHATEAURENAUD et mon Frère d'armes CHRETIEN DE LUSIGNY ont à l'heure actuelle déjà rencontré le ROI d'ECOSSE mais sans contact direct il m'est difficile de savoir si les négociations ont abouties en notre faveur. Mais je ne vois pas pourquoi les négociations tourneraient mal puisque nous apportons avec nous tout ce qui est nécessaire pour ouvrir de bonnes négociations. Même si le ROI est connu pour être une tête de mule, je pense qu'il vaut mieux un homme comme lui qu'une anguille qui vous glisse entre les mains. Au moins nous saurons si nous restons en ECOSSE ou si nous reprenons les bateaux pour une autre destination. Nos vies sont suspendues à la signature d'un traité, prions pour que tout se passe bien. Je sais qu'il n'est pas simple de demander asile et de tout reconstruire, mais si notre destin est de repartir de rien pour que le TEMPLE soit plus fort et rayonne politiquement alors cette nouvelle terre sera une terre de bénédiction. SEIGNEUR mon DIEU, protecteur de toutes vies et guide de la pensée accorde ton soutien à mon Frère CHRETIEN car nos vies sont entre ses mains.
Je sais que je ne t'ai pas souvent parlé ces derniers temps, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire et je sais que tu peux agir pour notre bien à tous. Si nous restons sur cette terre, tu pourras toujours compter sur moi en tout lieu et en toute action.
Nous sommes proches de notre premier repère, nous venons de franchir le guet de la rivière CLYDE. Le lieu dit est nommé ELVANFOOT, pas même un roc pour marquer la fourche qui bifurque sur la rivière. Rien, d'ailleurs il n'y a rien sauf parfois un berger avec son troupeau.
Notre pose de midi est la bienvenue. Il y a des matins comme ça, plus difficiles que d'autres, où tu n'as pas forcément envie de monter sur ton cheval. Après sa défaite, notre Frère ROBERTO SPINELLI a pris la décision de rester en arrière en compagnie de PHILIPPE DE BRANCION qui ferme la marche du convoi.
Cette petite tristesse lui passera bien vite car je connais bien le bon homme, il suffit que je lui offre dès ce soir une bonne ration de vin pour qu'il revienne me siffler dans les oreilles. Je ne suis pas homme à me fâcher avec qui que ce soit, nous resterons en bon terme même si nos routes se séparent à partir de ce camp. Je ferai la route d'EDINBOURG en compagnie du Frère PASCALUS, du sergent ROLAND, de LEONARD et des trois archers et bien sur mon fidèle Sergent sans qui la vie n'aurait pas le même sens.
Si notre carte est bonne nous aurons la chance de croiser un seul village avant d'arriver à ABINGTON. Il me tarde de découvrir ce village car bien souvent il n'y a plus rien, seulement des ruines. Parfois, nous avons de la chance, il reste 5 ou 6 personnes qui subsistent tant bien que mal. Les terres ont pourtant l'air bonnes, je ne comprends pas cette envie de vivre à tout prix au bord des villes. Avec celles que nous avons traversées, le danger des épidémies est bien plus grand et les malheurs ne font que s'ajouter. Ces gens déjà forts pauvres finissent mendiants aux portes des églises...Comme si l'église pouvait par l'opération du Saint Esprit résoudre tous les maux de la société. En quittant leur terre, ils écourtent de beaucoup leur vie.
Comme prévu en milieu d'après midi nous avons bien traversé le village de CRAWFORT pointé sur la carte. Ce qui nous place à deux heures d'ABINGTON. Nous recroisons la rivière qui serpente comme une vipère des vignes. Par SAINT GEORGES ! Nous avons un pont, ce qui est une aubaine. Donc si nous avons un pont, nous devrions avoir un bourg conséquent car les Frères qui resteront au campement auront besoin de bonnes réserves de nourriture en vue des longs mois qui s'annoncent.
Pour cette première nuit au bord de la rivière CLYDE nous décidons d'un campement de fortune sachant que dans les jours à venir, un lieu précis sera choisi pour passer l'hiver.
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