Réveil à 6H00 à la pointe du jour.
Ici pas de coq, c'est un serviteur qui frappe
discrètement à la porte en agitant un petit grelot. A partager la chambre avec
le Frère PASCALUS, je partage également les prières. Entre deux paters nous
examinons notre carte dont les repères sont notés d'une simple croix. Les croix
ne sont pas des villages mais des lieux dits ou des passages obligatoires. En
arrivant sur place le lieu est parfois simplement marqué par une très grosse
pierre ou alors un tas de cailloux. Notre nouvelle route nous fait passer au
sud du lac GILLINGSHILL et notre premier village sera ARNCROACH. Pour suivre,
nous sommes dans l'incertitude.
Les petites croix sur ma carte diffèrent des l'emplacements portés sur la
seconde carte. Dans un premier temps nous passerons par la ferme de CARNBEE et
après nous suivrons le chemin le plus marqué par les empreintes.
FRERE PASCALUS
« Allons rejoindre les autres pour notre repas, si les cartes ne parlent pas beaucoup, une fois sur place le terrain de lui même nous indiquera ses repères.»
La tablée était joyeuse de grand matin et le pain tranché avec générosité.
PH DE BEAUNE
« Mangez avec bon appétit, nous ne ferons pas de halte pour midi. Soldats du TEMPLE ce soir vous mangerez en compagnie de vos Frères à SAINT ANDREWS.»
La Troupe
« Vive le CHEVALIER PHILIBERT.»
PH DE BEAUNE
« Je lève mon verre à notre trésorier le Frère PASCALUS qui a financé toutes nos dépenses.»
La Troupe
« Vive le CHEVALIER PASCALUS.»
Pendant une heure, en parlant de tout se qui nous passait par la tête, nous nous sommes rassasiés jusqu'à plus faim. Nous nous chargeront que des boissons, du vin et de l'eau.
A 9H00, nous avons quitté COLINSBURG direction ARNCROACH. Les chevaux sont frais et bien reposés, j'ouvre la route avec le Sergent LEONARD.
Après 30 minutes nous voilà face à une intersection. Il nous faut choisir entre la route du nord et celle du sud qui me semble plus passagère.
FRERE PASCALUS
« Si l'on prend par le sud PHILIBERT, nous croiserons un autre lieu dit du nom de ABERCROMBIE se qui nous place en direction de PITTENWEEM donc retour sur la côte. Nous faisons fausse route!»
PH DE BEAUN
« Très bien prenons le chemin du nord.»
Nous sommes au milieu de nulle part parfois au détour d'un champ nous croisons une ferme. Avec un peu de chance une deuxième mais rien de plus. Tous les 300 ou 500 mètres, une autre ferme et puis plus rien. De nouveau une intersection. Nous prenons la route du sud où des traces importantes bien visibles au sol nous engagent à suivre.
SERGENT LEONARD
« Le vent est froid ce matin!»
PH DE BEAUNE
« Tant mieux ça évitera aux chevaux de s'embourber, le vent froid n'est pas porteur de pluie.»
Nous voilà au lieu dit CARNBEE. Bien sur, Pour facilité les choses nous sommes de nouveau face à une croisée de routes. Les trois ou quatre maisons qui composent le village sont à portée de vue au milieu des terres. Nous reprenons sur le nord.
Nous venons de traverser une forêt habitée par au moins deux hardes de sangliers mais en sortant des bois je pensais déboucher sur un village et bien non, encore des champs à perte de vue. Par chance un homme et son fils qui traversaient une terre sont venus à notre rencontre. Comme je ne comprenais rien à ce qu'il me racontait je lui ai montré ma carte. Il a de suite identifié SAINT ANDREWS sur la côte et avec son doigt il a suivi une ligne à travers champs jusqu'au lieu où nous sommes actuellement. J'ai prononcé du mieux que je pouvais le nom de LOCHTY et là l'homme et sont fils nous ont désigné de la main le ferme au loin. Je coche sur ma carte LOCHTY.
Peu troublé en apparence par notre présence j'en profite pour lui demander un autre renseignement tout en lui montrant ma carte. J'ai dû prononcer parfaitement le nom du village suivant car l'homme a pointé KINALDY sur ma carte avec beaucoup de facilité. Pour le remercier le Frère PASCALUS lui a donné une pièce ainsi qu'à son fils ce qui est bien. Maintenant nous savons que nous sommes sur la bonne route. Nous pouvons donc ralentir un peu la marche des chevaux.
KINALDY était là sous nos yeux, nous sommes passé devant sans rien voir et pour cause ce repère est représenté seulement par une bâtisse. Il est important que tout soit bien noté même si le lieu est insignifiant sinon nos cartes n'évolueront jamais. Je sais que les copistes ne prennent en compte les nouvelles informations que si celles-ci sont portées à l'identique sur deux cartes différentes. La très bonne entente avec le Frère PASCALUS tout au long de cette route depuis l'île de MAN permettra de mettre à jour de nombreuses cartes.
Je laisse le soin au Sergent LEONARD en compagnie du Sergent ROLAND d'ouvrir la route qui nous reste à faire. Je sais et je sens que dans moins d'une heure nous ferons notre entrée à SAINT ANDREWS. Me voilà de retour en fin de cortège aux côtes de mon Sergent PIERRE et d'OXLEY BARNS.
PIERRE sait que je suis très heureux en ce moment car nous touchons au but fixé. Même si les choses seront plus compliquées que par le passé je sais qu'avec l'effort de tous nous parviendrons à bâtir ici même une nouvelle existence. Je pense à tous ceux que nous avons laissé derrière nous aussi bien au 3e convoi à ABINGTON, qu'à ARCHAMBAULD sur l'île de MAN et à notre Grand Maitre à PARIS. Comme la route est achevée, le plus important maintenant est de donner de mes nouvelles en terres d'AUXOIS. Je sais que mon père attend.
SERGENT LEONARD
« SAINT ANDREWS en vue!»
PH DE BEAUNE
« Ecoute les cloches de la cathédrale BARNS, nos Frères savent que nous sommes là. Ils signalent notre arrivée»
Pour les 500 derniers mètres nous avons laissé nos chevaux partir au galop comme si tout naturellement ils rentraient chez eux.
PIERRE le vosgien
« Regarde CHEVALIER, le drapeau du TEMPLE!»
Venant du fond du cœur j'ai poussé mon cri de guerre DEUS VULT pour libérer la tension de ces deux derniers jours. En entendant ma voix le Sergent LEONARD se laissa aller lui aussi à un cri rageur et puis se fut le tour des autres et puis tous ensemble. DEUS VULT.
J'ai freiné mon cheval à environ 20 mètres du porche et j'ai mis pied à terre car je voulais savourer cet instant. Après avoir franchit l'entrée j'ai ressenti comme une grosse explosion à l'intérieur de moi. J'avais soudainement très chaud et très froid en même temps.
SAINT ANDREWS est là sous mes yeux.
Mon regard n'arrive plus à se fixer sur quelque chose de précis, mes yeux veulent tout voir.
Là devant moi se tient CHRETIEN DE LUSIGNY et d'autres Frères en fait je vois tout le monde et personne. Ils sont tous là.
CH DE LUSIGNY
« La tête te tourne mon Frère. Il te faudra plus d'un jour pour te reposer.»
A DE CHATEAURENAUD
« Qui parle de repos, nous venons tout juste de débarquer!»
PH DE BEAUNE
« Maitre ANTOINE je te salut.»
A DE CHATEAURENAUD
« Je te retrouve mon fils.»
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