Un matin comme un autre sauf pour PIERRE et LEONARD qui ne comprennent pas pourquoi la pomme est toujours là. Eh oui elle n'a pas bougé, j'aurai dû me relevé cette nuit pour aller la chercher et la manger. Juste histoire de rire un bon coup. Mais cette nuit j'ai dormi réchauffé par la bonne flambée et j'ai oublié la pomme.
PH DE BEAUNE
« Alors PIERRE quelles sont les nouvelles?»
PIERRE le vosgien
« Rien, la pomme est toujours là.»
SERGENT ROLAND
« Peut être que ton sauvageon n'aime pas les pommes.»
FRERE PASCALUS
« Il aime certainement les pommes et la besace qu'il porte sur le dos renferme à coup sur une réserve de nourriture pour son voyage, ou alors il a peur d'être empoisonné.»
PH DE BEAUNE
« Je vous l'ai déjà dit cet homme est prudent et je crois qu'il n'a rien à voir avec un fou.»
Je dois reconnaitre que dormir dehors en cette période ne me convient plus trop, je l'ai fait tant de fois que mon corps devient capricieux. Ce matin j'ai mal aux épaules. Passons sur ce détail, le Frère PASCALUS me fait signe pour le rejoindre et lire ensemble la carte. Aujourd'hui la route est courte et nous emmène vers le bourg de LOANNEAD où nous passerons la nuit. Je sais que nous sommes très proche d'EDINBOURG mais je ne trouve pas la carte avec beaucoup de détails. Le Frère PASCALUS partage mon point de vue. Souhaitons que les repères mentionnés soient justes. Ce ne serait pas la première fois qu'un village pointé n'est pas au rendez vous marqué. Et puis les routes enfin ce qui ressemble à des routes pas toujours facile de les différencier avec des chemins à moutons. Nous avons sellé nos chevaux vers 8H00 tranquille après avoir mangé chaud pour nous redonner de la vigueur. En sortant de notre clairière la vue n'était plus la même, les première gelées blanches tapissaient les collines jusqu'à mi hauteur, je comprends mieux pourquoi j'ai mal partout. Nous ne sommes pas dans l'urgence aussi nous laissons les chevaux marcher au pas. Nous ne perdrons pas le temps d'un repas pour midi nous mangerons en selle. Le repas de ce soir n'aura que plus de saveur. Si la route est bonne nous croiserons un village ou bien un lieu dit répondant du nom de CARLOPS. Je demande à mon Sergent PIERRE ainsi qu'au Sergent LEONARD d'ouvrir l'œil. Parfois nous avons la surprise de voir deux ou trois maisons isolées en pleine nature. A ne pas confondre avec nos repères inscrits sur la carte. Nous évaluons aussi la distance en heure ce qui est souvent plus juste. Une heure avant midi nous serons au point de CARLOPS et deux heures après nous serons à SILVERBURN et environ encore deux heures pour finir à LOANNEAD. Tout en bavardant avec le Frère PASCALUS et le Sergent ROLAND j'observe les hochements de tête de PIERRE et de LEONARD, je me demande bien ce qu'ils font et surtout ce qu'ils disent. Le Sergent ROLAND qui a remarqué l'attitude de nos ouvreurs me fait comprendre qu'ils étaient très certainement sur la piste du berger qui nous suivait hier et dont nous n'avons plus de trace ce jour. C'est vrai le berger n'est plus en vu. Ce qui prouve que l'homme a suivit son propre chemin ou qu'il a fait demi tour.
SERGENT ROLAND
« Il ne serait pas très prudent que les Sergents PIERRE et LEONARD nous fassent faux bons pour partir à la chasse à l'homme.»
PH DE BEAUNE
« Tu fais bien de m'en parler, mais même s'ils sont tentés de le faire je doute qu'ils en prennent l'initiative, je leur ai interdit de le faire donc ils ne bougerons pas.»
SERGENT ROLAND
« Tu connais bien tes deux oiseaux.»
PH DE BEAUNE
« Je les connais bien sergent ROLAND que trop bien même, si le berger refait surface ils ne bougeront pas soit en sûr. Ils arrêteront leurs chevaux et pointeront le doigt sur l'horizon. Alors tranquillement je m'avancerais vers eux pour prendre des nouvelles. Et là mon CAILLOU me dira CHEVALIER nous sommes suivit et à mon tour je lui dirai rien ne presse la guerre n'est pas déclarée. Et puis à huit contre un nous devrions avoir raison.»
FRERE PASCALUS
« Tu as vu juste PHILIBERT nos Sergents viennent de mettre pieds à terre.»
PH DE BEAUNE
« Tu as raison PASCALUS , ils pissent et je vais en faire autan.»
La nature d'un homme c'est aussi la nature des autres donc nous avons tous posé le pied à terre pour nous soulager. Mon Sergent et LEONARD ne sont pas remonter en selle, ils sont restés là à attendre notre arrivée. Je les croyais à l'affut tels des chasseurs et puis non rien de la sorte. PIERRE d'un ton très tranquille m'a expliqué que la situation avait changé. Si effectivement nous étions suivi et ceci est un bien grand mot au regard de la réelle situation, aujourd'hui c'est à notre tour de suivre. Comme quoi toute situation peut évoluer très vite. En regardant dans la direction pointé par LEONARD, il y a bien un homme qui ressemble beaucoup à celui d'hier. Le Frère PASCALUS me fait remarqué que cet homme porte une besace de couleur rouge tout comme l'homme d'hier. C'est bien le même individu et maintenant c'est nous qui sommes derrière lui.
PH DE BAUNE
« Mes Frères nous sommes à cheval, le berger est à pied, dans 15 minutes nous seront à sa hauteur. Lors de notre dépassement nous saluerons l'homme et si celui-ci veut bien nous parler alors nous parlerons. Nous en saurons plus sur sa destination et si l'homme est en difficulté nous sommes là pour lui apporter de l'aide comme me l'a rappelé notre Frère PASCALUS, tout le monde en selle nous repartons.»
"Chroniques romancées extraites du journal de PHILIBERT DE BEAUNE par PAUL KIRILL YEVGENY BELSKY traducteur."
"Au fur et à mesure que nous avancions je trouvais la besace bien grande pour cet homme.
Il voyage avec de la nourriture voilà pourquoi il n'avait pas faim de pomme. Au bruit des pas des chevaux l'homme sait que nous sommes à quelques mètres de lui et que nous allons le dépasser sous peu. A aucun moment l'homme n'a tourné la tête pour nous voir , peut être qu'il éprouve un sentiment de peur et je peux le comprendre.
Le Frère PASCALUS et le Sergent ROLAND viennent de le dépasser sans avoir pu distinguer son visage mais une chose est sur ce n'est pas un berger ou alors un petit berger. Je suppose qu'il doit être apeuré à la vue si proche d'une troupe comme la notre. Nous suivre dans un environnement proche est une chose mais être à cinq pas de mon cheval doit le mettre mal à l'aise. Je vais mettre le pied à terre et nous verrons bien. Je demande au reste de la troupe de me dépasser en silence et de prolonger à petite allure."
*Note du traducteur
" Il était fréquent que des hommes du siècle seuls ou en groupe se soignent de près ou de loin à des troupes armées ce qui leurs permettaient de profiter d'une protection en voyageant d'une ville à l'autre."
PH DE BEAUNE
« Je suis le Frère PHILIBERT je fais route pour rejoindre EDINBOURG et toi qui es tu?»
O BARNS
« Je m'appelle BARNS, OXLEY BARNS et je vais à EDINBOURG.»
PH DE BEAUNE
« Je te trouve bien jeune OXLEY BARNS pour faire la route tout seul, quel âge as-tu?»
O BARNS
« J'ai eu 14 ans en aout.»
PH DE BEAUNE
« C'est bien mais cela ne me dit pas ce qu'un jeune garçon comme toi fait seul à travers cette campagne?»
O BARNS
« Je suis parti de chez moi pour chercher un travail.»
PH DE BEAUNE
« D'où viens-tu.»
O BARNS
« Du village de BIGGAR.»
PH DE BEAUNE
« Nous sommes passés par BIGGAR et nous n'avons pas trouvé trace de ton village.»
O BARNS
« Le vieux village a brûlé il y a bien longtemps je n'étais pas encore né, en suite il a été reconstruit mais sur un autre emplacement.»
PH DE BEAUNE
« Je comprends mieux pourquoi je ne l'ai pas trouvé sur ma carte.»
O BARNS
« Tu es un moine de Saint Augustin?»
PH DE BEAUNE
« Oui, tu as déjà vu des moines?»
O BARNS
« Oui, à la chapelle, il y en a un sur un vitrail.»
PH DE BEAUNE
« Dis moi OXLEY sais-tu lire et écrire?»
O BARNS
« J'ai appris avec mon père.»
PH DE BEAUN
« Cela ne me dit toujours pas ce que tu fais là.»
Ce ne fut pas facile à dire mais le petit BARNS fini par se confesser et je dois reconnaitre qu'il commence bien mal sa pauvre vie. Son père est mort il y a six mois et la seconde épouse de celui-ci ne voulait plus du jeune OXLEY sous son toit. C'est malheureusement bien souvent le cas lorsque les mère meurent et que les pères se remarient sans trop savoir si la nouvelle épouse sera aussi une bonne mère. OXLEY vient d'en faire les frais. L'idée de partir lui est venue quand il a aperçu notre troupe passé non loin de chez lui. Il m'avoua que partir n'est pas une chose simple mais qu'il était obligé de le faire sinon sa vie serait devenue une misère. Je pense qu'il est très déterminé sur ce qu'il veut, il sait lire et il sait écrire enfin c'est ce qu'il m'a dit mais si c'est vrai alors il a toutes ses chances car ce jeune n'est point sot.
PH DE BEAUNE
« Que transportes tu dans ta besace?»
O BARNS
« Mes vêtements propres et un peu de viande séchée et deux tranches de pain.»
PH DE BEAUNE
« Si tu as faim pourquoi n'as tu pas pris la pomme hier soir?»
O BARNS
« A cause des poisons.»
PH DE BEAUNE
« Regarde moi bien OXLEY es ce que j'ai une tête à mettre du poison dans une pomme?»
O BARNS
« Non!»
A partir de cet instant je lui est donné une patte de poulet grillé, puis une deuxième, puis une troisième et deux pommes et le petit BARNS a tout mangé.
FRERE PASCALUS
« Frère PHILIBERT il nous faut repartir, vous devez prendre une décision.»
PH DE BEAUNE
« OXLEY monte sur ma jument je t'emmène à EDINBOURG.»
O BARNS
« Je ne suis jamais monté sur un cheval, je suis berger, mon père n'avait pas de cheval.»
PH DE BEAUNE
« OXLEY tu vois cette jument elle s'appelle BONNE car elle est la plus brave des juments. Elle vient du pays d'AUXOIS elle a beaucoup voyagé, mais si tu sais lui parler elle sera pour toi une fidèle amie. Tu vas monté dessus et tu vas me suivre, en route pour EDINBOURG.»
Ma courageuse jument a compris de suite que son cavalier n'était pas bien sur de lui, elle a su être très attentive comme toujours. BARNS c'est agrippé à la selle de toutes ses forces même avec un vent fort il ne serait pas tombé.
J'ai repris la route content de cette bonne action avec le jeune BARNS bien cramponné à sa selle.
PH DE BEAUNE
« Frère PASCALUS ce jeune homme que tu vois se nomme OXLEY BARNS il vient du village de BIGGAR, il fera la route avec nous.»
FRERE PASCALUS
« Nous respectons ta décision Frère PHILIBERT et nous accueillons le jeune BARNS avec nous.»
PH DE BEAUNE
« OXLEY je te présente le Sergent PIERRE, à ses côtés c'est le Sergent LEONARD, juste devant c'est le Sergent ROLAND. Les trois hommes qui sont derrière nous sont des archers, le premier se nomme GUSTIN, suivit de ROUQUETTE et de KROMBER, voilà à présent tu connais tout le monde.»
Notre fin d'après midi se passa en partie en silence. Je dis en partie car PIERRE et LEONARD sont venus à tour de rôle donné de bons conseils au jeune BARNS pour qu'il se tienne avec plus d'aisance sur son cheval. Nous sommes arrivés à LOANNEAD vers les 5 heures du soir. A l'entrée du village, par chance, nous sommes tombés sur une petite ferme et nous avons avec beaucoup de diplomatie demander l'hospitalité pour la nuit. La bonne grange pleine de foin sera pour nous plus douce que n'importe quel lit. Et rien de tel qu'une bonne nuit de sommeil pour repartir de bon matin. La maitresse femme qui semble diriger seule sa ferme nous a préparé un repas fort simple mais fort bon , nous avons vidé nos assiettes par deux fois après quoi nous sommes allés nous étendre dans le foin pour un repos bien mérité. Nous nous réveillerons au champ du coq car je tiens à partir de bonheur afin de ne pas faire mon entrée trop tard en ville. Demain est un grand jour je retrouve mon Frère CHRETIEN.
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