LUNDI 2 OCTOBRE 1307
5h00 du matin, départ de SAINT QUENTIN en direction de LE CASTELET, après le
dépassement de HONNECOURT nous prendrons la décision de forcer la cadence pour
gagner au plus vite la ville relais de CAMBRAI.
Notre repas est le même question de rapidité,
pas le temps de faire cuire poules et lapins, faire vite, manger, dormir et repartir,
La cadence du convoi double la fatigue, mon dos me fait souffrir mais par respect
des autres qui souffrent aussi je ne dirai rien.
Le sifflement du sergent vient de retentir, ma tape sur l’épaule aussi, départ à 14h00
Mes instructions sont claires de CAMBRAI gagner au plus vite MARQUION
puis AUCOURT faire une petite pose à MONDY puis repartir sur TILLAY
pour arrivée avant la grand nuit aux portes d’ARRAS.
La nourriture ne fait pas défaut, les frères sergents ont tout prévu, même le petit
Réconfort d’un vin muscat pour le repos du guerrier, je souffre des jambes, j’ai
Mal aux fesses, au dos, j’ai les épaules lourdes. Je prie et je dors.
MARDI 3 OCTOBRE 1307
Lever 5h00, mais nous avons gagné 2h00 de sommeil sur la journée d’hier,
Je me sens bien j’ai dormi 5h00 comme un loir bien repus. Vite au travail,
Je réclame une chandelle supplémentaire pour lire ma nouvelle route,
MAITRE ANTOINE DE CHATEAURENAUD et mon fidèle ami CHRETIEN DE LUSIGNY
Ont quelques peines à déchiffrer les petits chemins.
Après un rapide tracé de ville en ville en évitant rivières, collines et bastions fortifiés,
Le rappel est donné, hommes et bêtes sont prêts pour cette nouvelle étape,
Personne ne s’oppose à la cadence infernale que nous faisons vivre à l’ensemble des
Frères, car tous savent que l’ordre ne peut faillir à sa mission. Je vois bien que les
Chevaux sont fourbus et que la faim les tiraillent, eux aussi réclament leur part
D’attention, sans eux nous ne serions pas là. ARRAS est déjà bien loin,
AUBIGNY à fait place à SAINT POL
Le soleil pointait haut dans le ciel, mais FREVENT était encore loin, 2h00 de perdu,
Pour l’instant rien de grave, halte jusqu’à 15h00 plus pour les bêtes que pour les hommes.
La pluie est de retour mais rien d’important tout doucement notre armée se remet en route
Nous poursuivons vers VIEL HESDIN puis CAMPAGNE après une pose
De 2h00, nouvelle étape sous la pluie en direction de MARLES et enfin
MONTREUIL sur MER pour notre pose repas. PIERRE DE GRANDVILLIERS est
Précepteur de la MAISON de MONTREUIL, ce frère déjà fort âgé dirige son domaine
Avec beaucoup d’énergie dont la rente annuelle avoisine les 400 livres. C’est avec un réel
Plaisir que toute la troupe pris possession des lieux,
Le couvert qui nous attendait était riche de plats chauds et copieux de quoi ravir chaque
ventre affamé. Tout au long de ce déplacement je ne vous ai pas dit le pire, aucun feu,
ni de jour, ni de nuit pour ne pas éveiller notre présence.
La nuit un feu est visible sur plusieurs dizaines de lieux, voilà pourquoi chaque
Homme portait sur lui ses rations Un repas froid fait de pain, de lard, d’ail, d’œuf et de
pomme.
Et puis aucun achat dans aucun lieu pour ne pas avertir les populations de notre passage ;
Toujours passer loin des grands centres urbains, toujours traverser les forêts rester à
Couvert mais pas toujours facile avec 160 hommes et quelques 200 chevaux. Un pisteur
N’aurait aucune difficulté à suivre vos nombreuses traces sur les chemins empruntés.
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