SAMEDI 30 SEPTEMBRE 1307
4h30- Réveil des frères chevaliers, mon sergent n’est pas là, d’un signe de la main
CHRETIEN DE LUSIGNY me désigne la palliasse occupée par mon sergent
Plongé dans un sommeil de loir. Je vois bien que mon homme de confiance est
Fatigué, sa respiration est profonde. Prévoyant comme toujours, il s’est endormi
Avec sa cote de maille, son visage mal dissimulé par sa cale laisse apercevoir
Sa cicatrice qui descend de l’oreille gauche jusqu’au menton. Petit PIERRE vient
Du pays des Vosges, je l’ai surnommé « caillou » non pas pour son caractère
Mais pour le récompenser d’être solide comme un roc. Puisqu’il dort à poings
Fermés, j’ai décidé de lui accorder un peu de temps en allant chercher moi-même
Aux cuisines nos deux assiettes composées d’une large tranche de pain, d’un
Morceau de lard, une gousse d’ail, un oeuf et une pomme. A mon retour il
Dormait encore, alors j’ai fait comme lui dans son ordonnancement, je me suis
Assis au bord de sa palliasse et tout en commençant mon repas j’ai récité à haute
Voix la prière du matin. Sitôt éveillé je lui ai présenté son assiette, il a mangé
Sans rien dire, le repas des frères est le même pour tous. Doté d’un solide appétit
Il a fini son repas en même temps que ma prière. Bien réveillé et de bonne
Humeur, il mit un genou à terre et fit le signe de la croix pour clore mon récit.
En se relevant, il fit un tour sur lui-même comme pour dire un au revoir à ce logis
puis il ramassa son casque, son camail à l’odeur d’huile rance et son épée.
PIERRE LE VOSGIEN
« Chevalier, je suis prêt »
A mon tour je pris mon épée
Et c’est la gorge nouée que je lui ai dit aussi que j’étais prêt.
La cité était encore plongée dans la nuit, la cour centrale était parsemée de
Nombreuses torches pour permettre à chacun des déplacements visibles et sans
Encombres.
Pendant mon court sommeil d’autres frères avaient travaillés pour nous. Les 8 lourds
Chariots chargés de coffres scellés attendaient là, attelés à de puissants chevaux.
Plus loin d’autres chevaux, tous aussi silencieux les uns que les autres attendaient,
seul le piaffement des sabots sonnaient le rappel de leur impatience.
A chaque chariot 2 frères accompagnés de 4 archers,
en ouverture 50 chevaliers et sergents et 50 autres chevaliers et sergents
en fermeture de cortège.
A 5h30 précise les portes du TEMPLE se sont ouvertes,
un MAITRE TEMPLIER proche de JACQUES DE MOLAY s’avança
pour donner le signal. Un coup d’œil à ma gauche pour voir CHRETIEN,
un regard à droite pour observer notre MAITRE ANTOINE,
celui-ci abaissa son bras droit, son cheval s’avança.
Dans ce genre de situation, on ne dit pas adieu, on ne se retourne pas, on prie
Simplement. Des prières pour le voyage et des prières pour ceux qui restent.
La pluie facilita notre sortie de PARIS, peu de rencontre, ce qui dans un sens
Etait bien. Pour éviter les passages aux différents ponts de la seine, ma route
pointa en direction de MONTREUIL, puis COUBERON suivit de MEAUX
le contournement de SAINT SOUPLETS et enfin NANTEUIL LE HAUDOUIN
première étape, première pose pour tout le monde. Il est midi.
Inspection des chevaux et du matériel puis repas, pain, lard, ail et pomme,
Repos nouveau départ 14h00
Le sergent au service de frère CHRETIEN passe le réveil par un petit sifflement et une tape
Sur l’épaule se répétant de frère en frère jusqu’au dernier de la troupe.
Cap sur LEVIGNEN puis MORIENVAL pour rejoindre MORTE FONTAINE pour la pose
repas, fin d’étape à SOISSON il est nuit noire et 23h00 passée.
Cette première journée s’est bien passée malgré la pluie, je me sens nerveux, angoissé,
il me faut pourtant dormir.
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