JEUDI 28 SEPTEMBRE 1307
De 6h00 à 7h00 dans la chapelle du Temple
ARCHANBAULT m’attendait devant la porte
Après une longue conversation ARCHAMBAULT DE VESELAY me dit tout
du détachement qu’il venait de prendre avec lui-même et de la mission qui
Lui était confié. Les paroles de GRAND MAITRE résonnaient encore contre
Les pierres de la grande salle, ARCHAMBAULT était un coléreux qui avait du
Mal à admettre qu’il ne reverrait plus jamais PARIS. Il me répéta plusieurs fois
Que le repos est au bout de la route, que le temps des guerres est révolu, que
Cette dernière bataille est notre honneur après la perte de JERUSALEM.
Je comprenais que trop bien sa vision des évènements et partageais ses sentiments
De haine, je savais qu’il n’y aurait pas d’obstacle sur sa route et que seul contre
Tous il passera car telle est la volonté de DIEU et le serment à son épée.
La petite cloche nous rappela qu’il était 7h00. ARCHAMBAULT avant de quitter
La chapelle s’agenouilla sur la première marche et déposa par trois fois un baiser
sur la porte, puis il sortit et rejoignit les autres moines et sergents de sa troupe.
Tous étaient prêts et attendaient leur chef.
Je pressais le pas à mon tour afin de rejoindre la salle des gardes
A.DE CHATEAURENAUD
Entre chevalier et vient t’asseoir autour de la table »
Ma curiosité était si grande que même dans la pénombre d’une cave j’aurais pu
Suivre du bout des doigts le tracé des parchemins. CHRETIEN ajouta des bougeoirs
Supplémentaires au centre de la table pour donner une lecture plus aisée.
Sur la table de 7 mètres de long, mis bout à bout les parchemins révélaient à mes
Yeux une partie de la France du pays de BRAY que je connais un peu pour l’avoir
Parcouru par 3 fois. Pour faire simple CHRETIEN plaça des pièces d’or sur chaque
Grande ville ou place fortifiée hostile, et des pièces d’argent sur chaque ville étape
De notre parcours. Au fur et à mesure que CHRETIEN disposait ses pièces, je voyais
se dessiner une ligne à travers plaines et forêts jusqu’à la mer du nord que j’ai vu une fois.
C. DE LUSUGNY
« Nous avons tracé le trajet le plus rapide et le plus sur
afin de relier PARIS à BOULOGNE en 4 jours »
PH DE BEAUNE
« Vous plaisantez tous,c’est très fort de bon matin,
Visiblement CHRETIEN tu n’as pas vu la taille des chariots
Qui attendent dans la petite cour ».
PH. DE BEAUNE
« Mon sommeil me porte toujours bon conseil, je peux
changer des pièces ».
CH. DE LUSIGNY
« Suis ton conseil »
PH.DE BEAUNE
« Je propose d’éviter SENLIS par le sud, en cette période la ville
s’apprête à recevoir des visiteurs par dizaines de mille pour la grande
foire de SAINT DENIS»
A.DE CHATEAURENAUD
« Si l’on passe par le sud de SENLIS nous perdons
une demi journée »
PH.DE BEAUNE
« Je préfère perdre une demi journée que tomber en
embuscade avec des chariots lents, je connais bien la route de MEAUX»
A.DE CHATEAURENAUD
« Chevalier ton doigt pointe sur SOISSONS
si je place une pièce d’argent ci même, nous sortons du pays de Bray »
CH.DE LUSIGNY
« Je trace SOISSONS vers CAMBRAI avec 2 étapes
LAON et SAINT QUENTIN »
PH.DE BEAUNE
« Ne pas entrer dans LAON»
A.DE CHATEAURENAUD
« Si l’on contourne LAON par l’est nous perdons encore
une demi journée »
PH.DE BEAUNE
« Ca sera LAON par l’ouest direction HUMONT, suivit de BAUTOR,
VENDEUIL, MOY puis BERNAY direction GRUGY et SAINT QUENTIN
à marche forcée nous traverserons la forêt des AVOURIS»
A.DE CHATEAURENAUD
« La séparation du convoi se fera à SOISSONS mais nous ferons
route ensemble jusqu’à LAON,notre convoi prendra la route de
SAINT QUENTIN et l’autre à destination de CHARLEVILLE sous la conduite
De GAUTIER DE LIANCOURT en tant que précepteur de REIMS il sera là
En personne, je fixe HUMONT pour le détachement, que l’on établisse un ordre
De mission à la commanderie de PUISIEUX, demandez à GUILLAUME LE NORMAND de se joindre à GAUTIER pour la route de CHARLEVILLE.
Je compte une journée de plus, nous devons arriver à BOULOGNE
mercredi de jour à cause des sables »
CH.DE LUSIGNY
« Voici la liste des villes avec le nouveau tracé, la route de CAMBRAI à
BOULOGNE ne change pas »
ANTOINE DE CHATEAURENAUD jeta un œil attentif au parchemin,
CHRETIEN était content de lui, cette route lui paraissait bonne et juste
Mais un peu longue.
A.DE CHATEAURENAUD
« J’approuve chevalier DE BEAUNE, transmets le sans plus attendre au
chevalier ARCHAMBAULT »
C’est au pas de course que je fis la traversée de la grande cour,
ARCHAMBAULT et sa troupe était en attente devant la porte,
Je lui remis les parchemins contenant les noms des principales étapes,
Ainsi que l’ordre de mission pour la MAISON de PUISIEUX.
PH .DE BEAUNE
« Nous avons fait au mieux et au plus juste avec les recommandations
de notre MAITRE ANTOINE »
ARCHAMBAULT DE VESELAY
« Priez pour que mon cheval soit rapide »
Le temps de lui souhaiter bonne route, ARCHAMBAULT enfourcha
Son cheval et s’avança lentement dans le brouillard qui tapissait les
berges de la SEINE.
CHARLES FAILLANT DE GENOUILLY, le frère d’armes d’ARCHAMBAULT
Avait la responsabilité des archers de la cité, en ce jeudi 28 septembre il déploya
Ses hommes par groupes de 10 sur tout le pourtour des remparts, les lanceurs de
Pointes les plus redoutables de PARIS. Le temple est sous bonne garde.
Entre manger et dormir ce jour j’ai préféré une sieste de 2h00 au lieu de mon repas
Quotidien, mon sergent me regarde sans rien dire quant à ma soudaine diète.
Mais les préparatifs à venir me remplissent d’une angoisse que je n’arrive pas à
Dissimuler.
15H00, la petite cloche de la chapelle sonne le rappelle des troupes, alors que tout
me paraissait calme, la cité telle une fourmilière était en pleine activité.
15h00 précisément fut l’ouverture de la première salle des coffres
dans la petite cour à l’arrière de la tour. Des maîtres comptables se tenaient debout
devant les chariots, au nombre de 8 après les avoir comptés.
De solides sergents par groupe de 2 ou de 4 apportaient avec lenteur et précaution
Des coffres remplis de pièces d’or et d’argent. Des milliers de pièces descendaient
des étages pour venir s’entasser dans les lourds chariots prévus pour leur transport.
Avec méthode, chaque coffre numéroté est enregistré avant d’être placé dans le chariot
Désigné. 10 coffres de 100kg plus 20 petits coffres de 50kg pour un poids de 2 tonnes.
Je fis remarquer à CHRETIEN qui marchait sur mes pas que le poids ralentirait
Considérablement notre manœuvre, que les chemins de terre peuvent nous causer
Beaucoup de soucis.
CH DE LUSIGNY
« Nous emportons un chariot chargé de 12 roues supplémentaires pour palier à toute
casse, le menuisier et le maréchal avec leurs outils se partageront le même chariot ».
PH DE BEAUNE
« J’aimerai un chariot entièrement vide pour gagner du temps en cas de transfère de coffres,
ce qui permet de changer de chariot sans arrêter le convoi »
CH DE LUSIGNY
« Tu as raison, le chariot de service ne peut pas être réquisitionné, ce serait une perte
de temps »
PH DE BEAUNE
« Pour l’instant je me rends aux forges pour reprendre mes armes, et toi »
CH DE LUSIGNY
« Tout pareil, je vais récupérer les miennes »
PH DE BEAUNE
« Es tu partant pour une séance d’entraînement avant l’heure du repas »
CH DE LUSIGNY
« Quand je suis de bonne humeur, je suis toujours partant,
la cour des forgerons me convient en tout point ? »
PH DE BEAUNE
« Très bien, comme ça ils pourront juger de la fiabilité du matériel
et faire des retouches si nécessaire »
CH DE LUSIGNY
« Ce soir bœuf à la broche,
pour redonner le moral aux troupes »
PH DE BEAUNE
« Réjouissance avant la bataille »
CH DE LUSIGNY
« Bataille peut-être ou peut-être pas
seulement pour ceux qui sont pressés »
PH DE BEAUNE
« Je ne crois pas à une attaque surprise, mais je serais sur les
remparts pour écouter les bruits de la nuit »
CH DE LUSIGNY
« Je reconnais bien là ton oreille de chouette »
Pour cette nuit peu ordinaire, tous les chevaliers et tous les sergents étaient
A leurs postes, à tour de rôle, les hommes allèrent au feu pour festoyer une
Bonne viande, ainsi la nuit fut plus courte entrecoupée par de fréquentes
Collations. Toutes les heures les frères changèrent de postes pour éviter
Tous risques de somnolence. Des années de guerres et d’écoute rendent
Forcement service un jour, toujours être en éveil, ne jamais laisser de place
Au doute.
Le soleil se leva dans un ciel parsemé de nuages, aux pieds de nos remparts
Pas âmes qui vivent, au loin la SEINE noyée dans la brume était à peine visible.
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